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Critique de lalahat


Battement d'ailes est le journal d'une ado de 14 ans, qui vit en Sardaigne, sur des terres proches de la côte et non loin de Cagliari, qui ont échappé à l'urbanisation touristique. L'endroit est resté à l'état sauvage. Il est occupé par la famille de l'adolescente, par une autre famille voisine, du genre catho – réac, et par une maison d'hôtes tenue par Madame, femme fantasque et excentrique.

Milena Agus évoque les paysages d'une beauté éclatante et leur végétation, la mer. Cela donne lieu à de magnifiques tableaux. Là réside tout le luxe de l'existence des habitants, humbles, simples, modestes. Ils ont la tentation de vendre pour accéder à une vie plus confortable. Les promoteurs rôdent comme des rapaces.

Le personnage central est celui de Madame, que l'adolescente observe, parfois en cachette. Elle est différente, jamais mariée. Elle multiplie les amants et la narratrice rapporte des scènes de sexe, de façon très directe et sans jugement. Madame est du genre hystérique, malheureuse, insatisfaite. Elle n'est pas faite pour le bonheur.

La famille des voisins fonctionne autour d'un matriarcat. le père est effacé. C'est la grand-mère qui régit leur vie. Seul, l'aîné des enfants, le "jazzman", se démarque et réussit à s'affranchir en partant à Paris. le benjamin, Pietrino, quant à lui, sort du rang d'une autre façon. C'est un doux rêveur dont personne ne se préoccupe vraiment. Les deux fils de la famille ont gagné la sympathie de notre narratrice, qui n'évoque leurs soeurs que très superficiellement.

Chez la jeune diariste, la vie n'est pas facile. La mère est malade. Les personnes qui lui sont le plus proches sont le grand-père, doté d'un humour teinté d'ironie, sympathique et généreux, et le père, absent, mais paradoxalement très présent dans les pensées de l'adolescente.

Battement d'ailes se lit à travers le prisme du regard de l'adolescente qu'il faut décrypter. le titre fait référence à l'aspect fantomatique du père. le texte est chargé des angoisses et des doutes de la narratrice. C'est une vision toute subjective et chargée d'affect qui est donnée d'un lieu qui pourrait sembler paradisiaque. Milena Agus offre une approche très personnelle de ce bout de Sardaigne qui semble vraiment authentique. Son écriture oscille entre imaginaire et souvenirs personnels – ses racines familiales ont leur origine à Cagliari – et l'auteur mêle les deux inextricablement.
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