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Critique de Carteroutiere


Pour un premier livre, je trouve ce livre vivant, plaisant et j'ai passé un bon moment à le lire.

Vous suivez une brève période -6 mois- de la vie d'Alejandro, le héros du livre. Cela vous conduit aussi à partager les aventures de sa famille, Laura, sa soeur, et ses parents. Puis je pourrais ajouter celles de Sacha, de Jean-Yves, Azadeh, Jérôme, …

Alejandro, jeune chercheur en techniques d'ADN appliquées à l'archéologie, va conjuguer, durant cette période, l'accompagnement de sa soeur, atteinte d'un cancer, les tribulations de Sacha avec un document sauvé du pillage de la grande bibliothèque du Caire -nous sommes pendant les derniers jours du régime de Moubarak, en 2011-, et son amourette avec Azadeh. Avec des flashback réguliers sur d'autres périodes de sa vie, où nous apprenons progressivement à retisser les liens avec son passé et son entourage.

L'ensemble se tient et est cohérent.

Ce livre se lit sur plusieurs niveaux .

D'abor le personnage, né d'une mère Française, d'un père Espagnole et élevé, dans sa jeunesse, au Maroc, avant de venir faire ses études à Madrid, puis à Paris. Ce mélange de culture le rend à la fois, subtile, ouvert aux autres et en même temps instable et manquant d'ancrage. Il est intéressant que tous ses amis aient un peu le même profil. Des profils qui s'attirent. Cela m'a suscité des réflexions sur toute une partie de la jeunesse qui vit à cheval ou deux ou plus de cultures : elle ne s'identifie ni à l'une, ni à l'autre culture et est en perpétuelle recherche de ses racines. C'est une quête de l'identité. Sans connaître l'auteur, le fait qu'il soit né au Maroc et ait vécu à New York et à Paris, je subodore qu'il a transféré ses propres interrogations dans le livre. le choix de Montreuil, ville très métissée, n'est sûrement pas innocent. Je n'aurai pas vu cette histoire se dérouler dans le 7ème arrondissement de Paris.

Ensuite, un deuxième niveau avec la vie familiale, issue du couple franco-espagnole, les deux chemins différents d'Alejandro et de Laura. Là aussi, comment choisissons-nous notre scénario de vie ? le remettons en cause de gré ou de force ?

Le troisième niveau est l'attrait, pour l'auteur, de la physique quantique et toute sa disgression, à la fin, sur la création du monde. J'y associe le titre « Jardins d'exil ». le monde est né d'un besoin de mouvement et celui-ci est permanent. Cette instabilité permanente crée un monde changeant, déstabilisant, qui à court terme, donne envie à tout être humain de retrouver une certaine stabilité, tout en lui donnant envie de changement d'une réalité qui ne le satisfait pas toujours. D'une étape de vie à une autre, d'une génération à l'autre, nous passons par des jardins toujours temporaires. C'est une réflexion riche, intéressante et qui est bien adaptée au contexte de vie du héros.

Le quatrième niveau est celui du parchemin du Caire et de la liaison entre Aemilia et Laura à différents niveaux. Peut-être, pour moi, la partie qui m'a le moins accrochée. Sauf sur un plan : celui des évolutions des techniques d'archéologie. le clin d'oeil de l'histoire, et cela rejoint l'approche des théories quantiques de l'auteur, c'est que, dans le même temps que je lisais le livre, j'ai été à l'exposition « Préhistoria » au Musée de l'Homme. C'est un hasard du calendrier parce que j'y avais réservé une activité pour mon petit-fils, et ce avant même de connaître ce livre et d'être sélectionné pour le lire. Est-ce aussi un hasard que j'attends de savoir si j'ai un cancer, et que j'attends l'annonce comme Laura ? « Il n'y a pas de hasard », dirait l'auteur.


Pour finir, un livre qui marque et interpelle.
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