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Critique de _glumdalclitch_


"La guerre est l'art du mensonge. Vous êtes capable ? Donnez à l'ennemi le spectacle de l'incapacité. Vous êtes prêt à mettre vos forces en action ? Simulez l'inactivité." Ou pour mieux résumer : "il faut feindre la faiblesse afin que l'ennemi se perde dans l'arrogance".

Cet ouvrage s'appuie sur les maximes de Sun Tzu pour analyser les grandes batailles, et pourquoi pas tenter de réécrire leur histoire selon les principes du stratège chinois. Faire appel à Sun Tzu, et bien le mettre en évidence dans le titre, relève sans doute d'une stratégie commerciale pour attirer le lecteur, car il n'apparaît que sporadiquement.

Un principe revient toutefois à chaque chapitre (c'est-à-dire à chaque bataille étudiée) : la combinaison du "zheng" et du "qi". Cette tactique consiste à déployer une importante force armée, le "zheng", à une certaine place pour fixer l'adversaire et l'encourager à attaquer celui qui vient lui faire face. Un détachement de la première force "zheng", appelée "qi", plus petite mais de fait plus mobile, intervient sur le flanc ou les arrières de l'ennemi, obligeant ce dernier à diviser ses forces. Ainsi affaiblit, le coup fatal peut être porté plus facilement. Attaquer un point faible pour contraindre son adversaire à plier, c'est rappeller Pâris frappant Achille au talon.

Pour prouver l'efficacité de cette manoeuvre, l'auteur cherche systématiquement à montrer comment, quand elle est appliquée, la situation est sauvée, tandis qu'au contraire, une bataille est souvent perdue quand elle n'est pas mise en pratique.

Les batailles sélectionnées, étalées sur les trois derniers siècles, semblent être choisies pour l'impact de la politique sur celles-ci. le livre s'ouvre avec la bataille de Saratoga (1777), l'une des victoires ayant aboutie à l'indépendance des États-Unis. Elle est considérée comme la première menée par patriotisme quand le monde européen ne connaissait jusqu'alors que les guerres dynastiques (guerre de succession d'Espagne, d'Autriche, etc.). Il se referme sur l'invasion de la Corée du Nord (1950-53), où cette fois-ci les visées politiques du gouvernement américain menèrent au désastre. L'auteur ne manque pas de souligner que la politique peut tout aussi bien motiver qu'entraver la stratégie, et qu'il faut se méfier de son ingérence car les passions ne sont pas de bonnes conseillères.
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