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Critique de boudicca


« L'univers vient de naître, le dieu des dieux ordonne et le monde obéit. Odin soumet toute chose à la loi de sa lance. Toute sauf une. Rien ne résiste à celui qui conquiert la puissance de l'or. Ni matière, ni esprit, ni dieux. » C'est dans la mythologie nordique qu'Alex Alice a puisé son inspiration pour cette trilogie dédiée à l'un des héros les plus célèbres des sagas germaniques : Siegfried. L'idée n'est pas tant de narrer par le menu la vie et les aventures vécues par le guerrier mais de raconter l'un des épisodes fondateurs de sa légende : son combat contre le dragon Fafnir. Et pour cela il faut remonter aux origines même du monde. On apprend ainsi de la bouche de la völva que l'or, échappant au pouvoir d'Odin, fut un jour volé par le dangereux Fafnir. A l'abri dans les profondeurs de la montagne, le voleur utilise à son profit les talents de son peuple, les Nibelungs, créatures particulièrement habiles pour exploiter les ressources minières. Peu à peu, Fafnir change, s'enfonce dans sa folie et finit par se transformer en une créature très différente de sa nature d'origine : un dragon. On pense aussitôt aux écrits de Tolkien, lui aussi grand connaisseur des mythes nordiques, qui relatait notamment dans « Bilbo le Hobbit » l'histoire de ces nains chassés de leur montagne par la malveillance et la cupidité du dragon Smaug.

Alex Alice a lui aussi été puiser dans diverses sagas et le récit découlant de ses recherches et compilations est des plus réussis. Ce premier tome marque notamment par son esthétique soigné et par un jeu de couleur saisissant, le noir le plus profond côtoyant le blanc ou le vert les plus vifs. Les différentes créatures peuplant cette légende sont elles aussi représentées de manière convaincante : la völva au corps décrépi et au visage inquiétant, la walkyrie, glorieuse et terrible dans son habit de lumière, et bien sûr les Nibelungs, voûtés, cornus et munis de grands yeux particulièrement expressifs. le scénario n'est cela dit pas en reste, Alex Alice ayant opté pour une construction assez originale qui permet de maintenir les lecteurs en halène jusqu'à la toute dernière page. Les personnages sont également à rajouter à la liste des atouts que compte l'album. Bien qu'encore enfant Siegfried manifeste déjà un certain potentiel sans pour autant faire montre de la moindre arrogance comme c'est souvent le cas des héros des légendes. C'est malgré tout un autre personnage qui devrait, à terme, parvenir à remporter les suffrages du lecteur : le forgeron nibelung Mime, protecteur de Siegfried doté d'un très mauvais caractère (menteur, roublard, ronchon..., bref un tuteur assez peu enviable). Une touche d'humour bienvenue qui rend le récit encore plus agréable.

Pari réussi pour Alex Alice qui signe avec ce premier tome consacré au héros Siegfried un bel album, habilement construit et soigneusement illustré. N'hésitez pas à sauter le pas, la suite est encore meilleure !
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