Bienvenue en Transylvanie

Rien n'excluait que je sois mort. C'était sans doute ça l'explication. J'aurais pu m'en alarmer mais le fait que personne ne s'en soit rendu compte en trente ans prouvait que c'était une nouvelle d'importance mineure. J'étais mort et ça ne changeait pas grand-chose.

C’est alors qu’il se passa quelque chose d’inattendu.
On frappa à la porte. Enfin, il lui semblait bien qu’il avait entendu une sorte de frottement discret, très peu assuré. Il tendit l’oreille, afin d’entendre une seconde manifestation sonore. Il n’y avait pas de doute. Qui pouvait bien lui rendre visite ? Il n’attendait personne. Ça devait être sûrement les pompiers ou les facteurs qui vendent leurs calendriers avant Noël. Quelle idée de vendre un calendrier ? Est-ce que les vampires vendent des calendriers ? Non. Ou alors, c’était peut-être sa concierge qui passait voir si tout allait bien. Tu parles, elle essayait surtout d’amadouer les locataires, en vue des proches étrennes. Autant le dire, Raymond est un vampire radin. Il ne supporte pas de donner de l’argent à quiconque, comme ça, sans raison vraiment valable. Il déteste laisser des pourboires dans les restaurants. Ce qui faisait rire son grand ami de l’époque, Dracula : "Ah, ah toi … le vampire, tu n’aimes pas les pour boire … ! C’était la blague la plus conne qu’il avait jamais entendue.