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Critique de flockbook23


lCe roman fut écrit pendant et après la Seconde Guerre mondiale, car le personnage illustre le collaborateur de l'époque, qui tire profit de la misère d'autrui pour s'enrichir. Aujourd'hui, ce sont les hackeurs. Un lecteur un peu attentif n'aurait aucune peine pour reconnaître dans ces milliers de corps enterrés à la sauvette, couche après couche sur des lits de chaux vive, le souvenir des camps de la mort. D'autant plus que, les fosses étant comblées, on va brûler les corps décharnés dans des fours crématoires et que la suie se répandra à proximité, avec son odeur infâme.
Jamais Camus ne fait allusion à la guerre qui sévissait alors, mais il l'a avoué dans ses Carnets : cette peste qui s'empare de la ville, c'est aussi la peste brune, le nazisme qu'il évoque en sourdine et qui a commis ses ravages en Europe. Qui l'a forcé à s'exiler en France (il était né dans l'Algérie française) pour y faire de la résistance et pour y contribuer à l'organe de presse Combat en tant que journaliste clandestin.
Reste le combat, précisément, que se livrent Rieux, engagé corps et âme contre la peste, et le prêtre Paneloux, qui voit dans cette peste le fléau de Dieu destiné à châtier les incroyants. On voit comment ces deux hommes finiront par lutter ensemble contre le mal, Paneloux étant déstabilisé par la mort affreuse d'un enfant et finissant lui-même par mourir, parce que sa foi a changé. Parce que l'affaire de Dieu est devenue l'affaire de tous et que Paneloux y a découvert la solidarité humaine, la seule chose qui vaille la peine. « Il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser », conclut Rieux. La solidarité était la seule profession de foi de Camus.
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