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Critique de Apoapo



Parodie d'un typique « roman à l'eau de rose », cet ouvrage opère l'inversion des rapports de domination de genre et de discrimination sexiste en relatant, au fil de quatre saisons, les détresses et déboires amoureux et professionnels de trois hommes – deux amis post-adolescents et le père de l'un d'eux – dans une société « clitocratique ».
Une démarche féministe (facile ?) aurait sans doute conçu une utopie un tantinet plus réjouissante que l'image renversée de notre monde, auquel chaque circonstance, action ou description, chaque idée, vocable voire élément de syntaxe du livre nous renvoie. On aurait pu espérer qu'un univers dominé par les femmes eût été moins conflictuel, moins brutal, moins prédateur et pornographique…
De même que, contrairement à la très imprécise présentation en 4e de couverture, je n'ai pas trouvé qu'il s'agissait d'une « fable sentimentale » et encore moins « irrésistiblement drôle », surtout à partir de la scène de viol (par un gang de femmes), certains éléments empêchent cependant aussi sa caractérisation comme une utopie. En effet, la centralité de l'enfantement et de la maternité dans cette société est affirmée mais totalement insaisissable – d'ailleurs elle semble foncièrement incompatible avec le mode de vie des personnages féminins du roman ; et le rôle social des hommes, à part le jardinage domestique (forme de ségrégation économique intériorisée et gage de mansuétude), n'apparaît que dans un atavisme nomade (roulottes), forestier et floral, plutôt fantaisiste ou arbitraire. (L'auteure n'a-t-elle vraiment rien pu trouver d'autre, pour caractériser les hommes… ?).
Ni manifeste donc, ni utopie, c'est toutefois un ouvrage plutôt accompli dans genre de la satire, qui eut de glorieux parrains tels Erasme et Swift, faut-il le rappeler… Sa valeur réside dans la dénonciation, à l'instar du « rapport hoministe » auquel se consacre Kim, car il ne contient nulle exagération, et la condition de la femme dans la société actuelle qui nous entoure, telle qu'elle en ressort, n'a rien de reluisant.
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