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Critique de peloignon


Althusser est avant tout connu de manière statique, en tant que théoricien marxiste d'avant-garde, pour son travail de fond sur le Capital, ouvrage incontournable pour quiconque s'intéresse sérieusement à ce chef-d'oeuvre de Marx.
Aussi est-ce une chance formidable que ce recueil permette de laisser paraître la dynamique pathologiquement passionnelle d'un cheminement de pensée qui va, parfaitement à l'inverse d'une Simone Weil, d'un hégélianisme vaguement catholicisant au nihilisme concentré sur la thématique de la vacuité, en passant, évidemment, par la critique marxiste.
Cette passion pathologique, qui constitue la facticité la plus essentielle d'Althusser, c'est une passion implacable, fanatique, bien que parfaitement lucide, exceptionnellement lucide même, car rien n'est plus lucide qu'un passionné authentique. Cette passion qui va jusqu'à saper toutes les racines de ses objets, sans craindre rien ni personne, ni soi-même et ce, aussi bien dans la vie théorique que pratique, aussi bien pour l'humanisme hégélien que marxiste, que pour plusieurs de ses amis les plus proches et jusqu'à sa propre femme.
Bref, cette exception est un exercice de tension spirituelle riche et fécond et avis aux chameaux, c'est d'avantage dans le cousinage d'un Nietzsche, d'un Heidegger ou d'un Derrida (qui fut son confrère enseignant), que d'un Hegel ou d'un Marx qu'une rassurante catégorie affiliative d'histoire des idées pourra assez justement le subsumer.
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