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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ma première interrogation est simple : pourquoi a-t-il fallu attendre trente ans pour que ce livre soit traduit en français ? Mo Anthoine (1939-1989) était un alpiniste pour qui grimper comptait bien plus qu'être célèbre. Son ami Al Alvarez a rédigé ce livre en 1988, et nous dit-il dans l'épilogue qui date de 2001, il venait de recevoir les épreuves de son livre quand un cancer du cerveau a été diagnostiqué à Mo, alors à l'aube de ses cinquante ans. Je ne dirai rien de plus sur cette épilogue, simplement parce qu'elle est à l'image du reste du livre : animé par la passion de Mo Anthoine pour la montagne et pour l'amitié.
Nourrir la bête nous entraine avec simplicité à l'ascension des plus grandes montagnes du monde, ou plutôt; à l'exploration des voies qui l'avaient rarement été. le livre ne nous parle ni business, ni paillettes, il nous parle de la passion de grimper. Il ne s'agit même pas d'arriver au sommet, il s'agit de parcourir un chemin avec des amis, des proches, du moins, des personnes avec lesquelles on s'entend bien et avec qui l'on peut tisser des souvenirs. Il est question aussi du matériel, que les grimpeurs fabriquaient eux-mêmes faute de le trouver en boutique, de préparation, d'entraînement, ce qui peut faire la différence quand un incident (ou pire) survient. Il est des pages véritablement surprenante, parce qu'il ne s'agit jamais de louer l'héroïsme de Mo ou des siens, il s'agit de montrer que la solidarité, le dépassement de soi est normal au cas où un sérieux problème surviendrait : c'est pour cette raison qu'il faut être sûr des personnes avec lesquelles une ascension est entreprise. J'ai l'impression d'enfoncer une porte ouverte en écrivant ainsi, et pourtant.... Qui part encore à l'aventure aujourd'hui simplement pour vivre une aventure ?
Mon regret ? J'aurai aimé passer encore plus de temps en compagnie de Mo Anthoine et d'al Alvarez.
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« Nourrir la bête", c'était l'expression de Mo Anthoine pour expliquer ce qui le poussait à dépasser ses limites, à toujours forcer la machine pour grimper : « J'aime nourrir la bête. C'est une sorte de bilan annuel sur moi-même. La bête, c'est toi en réalité. C'est l'autre toi, et elle est nourrie par le toi que tu crois être. Et ce sont souvent des gens très différents. Mais quand ils se rapprochent l'un de l'autre, c'est génial. Là, la bête a bien mangé et tu sors de là avec la forme de ta vie ».

Mo Anthoine, de son nom véritable Julian Vincent Anthoine, n'est pas le grimpeur le plus connu de l'alpinisme britannique. Pourtant, la plupart du commun des mortels l'a vu à l'écran : il a été la doublure de Sylvester Stallone dans Rambo III et de Jeremy Irons dans Mission. Mais la gloire ne l'intéressait pas. Il escaladait pour son plaisir et pour se retrouver avec ses copains sur les parois de l'amitié. Grande différence avec Doug Scott et Chris Bonington qui pourtant échappèrent à une mort certaine lors de l'ascension – et surtout de la descente – de l'Ogre grâce à au courage et à la vaillance de Mo Anthoine.

Le grimpeur était né en 1939 à Kidderminster et son enfance passé auprès d'une marâtre – il n'avait que 4 ans lorsque sa mère a quitté ce monde – a certainement forcé son désir de s'émanciper au plus vite, de s'évader car ne se sentant bien qu'en dehors de chez lui. Il découvre l'escalade à 19 ans et sera toujours emporté par cette envie de prendre de la hauteur. L'Europe, l'Afrique, l'Asie, peu de massifs, de falaises n'auront pas eu la joie de sentir les doigts de Mo dans leurs entrailles.

Avec son ami et collègue Joe Brown ils développèrent l'esprit d'alpinisme, « un bon grimpeur et un grimpeur vivant » et créèrent ensemble à Llanberis, au Pays de Galles, l'entreprise Snowdon Mouldings pour produire du matériel d'escalade à commencer par les casques de sécurité qui ont fait date. Escalader les parois est toujours resté un plaisir et jamais une compétition, d'ailleurs pour Anthoine l'intérêt était dans le parcours et non d'arriver au sommet, avec inlassablement une cordée de l'amitié, aussi bien dans les moments de liesse que dans les sauvetages.

Un récit narré avec brio et dynamisme par celui qui fut souvent son compagnon des montagnes et qui rend parfaitement hommage à non seulement le sportif et l'homme, mais aussi à l'amitié, à l'intégrité et à cette valeur inestimable, celle du refus de la gloire. Nourrir la bête est un ensemble de pitons accrochés pour chaque lecteur, sportif ou simplement fasciné par cette vaillance de la conquête des cimes, et, qui permet de mettre en lumière ces héros qui refusent de l'être.

« Si l'expédition est médiatisée, il est possible que les grimpeurs en quête d'attention marchent sur les pieds des autres, et tout est sacrifié pour le sommet. Moi, je ne trouve pas qu'arriver au sommet soit si important. Tu peux toujours avoir une deuxième chance. Ce dont tu te souviens après une expédition, ce n'est pas le moment où tu es debout au sommet, mais ce que tu as traversé pour y parvenir. le sentiment le plus agréable est de savoir que tu comptes sur quelqu'un d'autre et qu'il compte entièrement sur toi ».
Lien : https://squirelito.blogspot...
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Nourrir la bête est le portrait d'un grimpeur alpiniste chevronné Mo Anthoine, décrit par Al Alvarez, un de ses compagnons de cordée qui est aussi un écrivain éclectique reconnu.

Pourquoi cette expression ? C'est celle que Mo Anthoine utilise pour décrire ce besoin insatiable de se confronter à l'extrême, faire vivre cette envie irrépressible de se dépasser mentalement et physiquement pour se sentir vivant.

Et il l'a nourri sa bête durant sa vie Mo Anthoine en tutoyant des sommets et des parois hostiles en Ecosse, en Amérique du Sud ou dans l'Himalaya.

Un portrait plein de tendresse qui met en lumière l'amitié entre compagnons de cordée, ce que recherche avant tout Mo Anthoine dans ses expéditions. Loin des paillettes et de l'univers médiatique, lui ce qu'il souhaite avant tout c'est vivre des expériences avec ses potes.

Le livre se découpe en plusieurs récits d'anecdotes, sur quelques expéditions ou temps forts de la vie du grimpeur.

Un récit inspirant car quelle vie ! Mais peut-être un peu trop anecdotiques avec un vocabulaire propre aux pro de la varappe qui se veut accessible au plus grand nombre mais qui reste parfois obscure pour des novices de cet univers.

J'ai tout de même apprécié me plonger dans l'univers de cet homme très humble malgré tous ses exploits, ses valeurs et ses envies d'aventure.

Un livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique, merci Babelio pour cette belle découverte.
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Lectrice de récits d'aventuriers modernes et de certains sportifs, j'ai été attirée par cet ouvrage dont le thème m'est un peu plus étranger. Il s'est révélé une très bonne surprise, qui m'a sortie de mes lectures habituelles tout en alimentant ma soif d'exploits et d'aventures.

Il s'agit bien là d'un portrait et pas d'une biographie. le choix du portrait m'a parfois laissée sur ma faim car il se découpe en anecdotes plus ou moins courtes ; j'aurais aimé en savoir plus sur l'enfance de Mo et comment on devient un homme doué de telles capacités physiques et d'une telle intelligence de l'escalade. Il m'a également manqué un peu plus de travail sur la psychologie de cet homme que l'on devine à travers ses paroles et ses choix.

Le style de l'auteur est beau. Les mots sonnent juste, les mots s'entrelacent pour nous dépeindre avec justesse cet homme simple qui nous laisse pourtant admiratifs. Les mots laissent deviner toute l'amitié qui liait le narrateur à Mo. Je me suis délectée des touches d'humour, justement dosées.

Un très bel hommage qui parlera aux amoureux de la grimpe mais également aux lecteurs qui aiment les récits sportifs et d'aventure en pleine nature.
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