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Citations sur Les Impatientes (387)

Les conseils d’usage, qu’un père donne à sa fille au moment du mariage et, par ricochet, à toutes les femmes présentes, on les connaissait déjà par cœur. Ils ne se résumaient qu’à une seule et unique recommandation : soyez soumises ! Accepter tout de nos époux. Il a toujours raison, il a tous les droits et nous, tous les devoirs. Si le mariage est une réussite, le mérite reviendra à notre obéissance, à notre bon caractère, à nos compromis ; si c’est un échec, ce sera de notre seule faute. Et la conséquence de notre mauvais comportement, de notre caractère exécrable, de notre manque de retenue. Pour conclure, patience, munyal face aux épreuves, à la douleur, aux peines.
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Ramla est une fille. Et elle est bien élevée. Elle se mariera avec qui on lui dira.
- Mais enfin, Baaba, coupa Amadou. Le monde a changé ! Les filles ont le droit…
— Fous-moi le camp, petit insolent ! Je te vois venir toi aussi. Fais attention à toi, Amadou ! Ça ne tourne pas rond dans ton esprit pour que tu me parles des droits des femme ! Où est passée ta pudeur ? Ta bonne éducation ? Que veux-tu m’apprendre ? De plus, tu oses me contredire ! Quelle impolitesse ! Quelle impudence ! Dégagez tous les deux à présent. Ça suffit ces bêtises.
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J’expliquais aux femmes de la famille mon ambition de devenir pharmacienne, ce qui les faisait rire aux éclats. Elles me traitaient de folle et vantaient les vertus du mariage et de la vie de femme au foyer. Quand je renchérissais sur l’épanouissement qu’une femme trouverait dans le plaisir d’avoir un emploi, de conduire sa voiture, de gérer son patrimoine, elles interrompaient brutalement la conversation en me conseillant vivement de redescendre sur terre et de vivre dans la vraie vie. Pour elles, le plus grand bonheur était de se marier à un homme riche qui les mettrait à l’abri du besoin, leur offrirait des pagnes et des bijoux, ainsi qu’une maison pleine de bibelots et de… domestiques. Une vie d’oisiveté qu’elles passeraient entre les quatre murs d’une belle concession. Car un mariage réussi se compte dans le nombre de parures en or qu’on affiche avec ostentation à la moindre opportunité festive. Et une femme heureuse se reconnaît à ses voyages à la Mecque et à Dubaï, à ses nombreux enfants et à sa belle décoration intérieure. Le meilleur époux n’est pas celui qui chérit mais celui qui protège et qui est généreux.
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La coutume impose la retenue dans les relations entre parents et enfants au point qu’il est impossible de manifester une émotion, des sentiments. C’est ce qui explique qu’il n’est pas particulièrement proche de nous. La seule preuve que j’aie de son amour paternel est celle d’exister. Je ne sais pas si mon père m’a déjà portée dans ses bras, tenue par la main. Il a toujours gardé une distance infranchissable avec ses filles. Et il ne m’est jamais venu à l’esprit de m’en plaindre. C’était ainsi, et ça ne peut être autrement. Seuls les garçons pouvaient voir mon père plus souvent, entrer dans son appartement, manger avec lui et même, parfois, l’accompagner au marché ou à la mosquée. En revanche, ils ne pouvaient pas s’attarder à l’intérieur de la concession, qui restait le domaine des femmes. La société musulmane définit la place accordée à chacun.
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J’aurais aimé m’en faire une alliée mais le regard qu’elle pose sur moi me l’interdit. Elle semble me détester avant même de me connaître. Elle aussi est entourée des femmes de sa famille arborant des sourires de bienséance. Deux camps se toisent, se scrutent en un duel feutré, où l’on devine une hypocrisie mielleuse. Ma coépouse est parée telle une mariée. Un pagne étincelant, de belles tresses, les mains et les pieds ornés de tatouages au henné. Mais je sens qu’elle fait un énorme effort pour rester calme. Ses lèvres affichent un léger sourire qui ne cache pas la tristesse de ses yeux.
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A cet instant, malgré la distance qui a toujours existé entre nous, j’aurais voulu qu’il me parle, qu’il me dise que j’allais lui manquer. J’espérais qu’il m’assurerait de son amour, qu’il me murmurerait que je serais toujours sa petite fille, que cette maison serait toujours la mienne et que j’y serais encore la bienvenue. Mais je sais que cela n’est pas possible dans la vraie vie. Nous ne sommes pas dans un des feuilletons télévisés importés qui meublaient nos rêves d’adolescentes ni dans un des romans à l’eau de rose dont nous avons fait nos délices. Nous ne sommes ni les premières ni les dernières filles que mon père et mes oncles marieront. Au contraire, ils sont plutôt contents d’avoir accompli sans faille leur devoir. Depuis notre enfance, ils n’attendent que ce moment où ils pourront enfin se décharger de leurs responsabilités en nous confiant, vierges, à un autre homme.
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Jusqu’au dernier moment, naïvement, j’ai espéré un miracle qui m’épargne cette épreuve. Une rage impuissante et muette m’étrangle. Envie de tout casser, de crier, de hurler. Ma sœur ne retient plus ses larmes et sanglote. Elle suffoque. Je cherche sa main et la serre pour la réconforter. Devant sa détresse, je me sens forte malgré ma peine. Maintenant que je me sépare d’elle, Hindou me devient plus chère.
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