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Critique de kielosa



Dans ma chronique de la biographie de l'auteur, Eric Ambler (1909-1998), par Ronald J. Ambrosetti du 30 mars 2018, j'avais indiqué avoir tout lu de lui et de ne pas avoir l'intention de relire un de ses thrillers pour ne pas m'exposer à une déception, vu mon grand enthousiasme pour son oeuvre. Lorsque j'ai appris que les Éditions de l'Olivier allaient sortir une édition révisée de l'un de ses meilleurs romans de 1939, le 22 février dernier, je n'ai pas pu résister à la tentation de me commander aussitôt un livre que j'avais pourtant déjà lu deux fois, en 1977 et 1998.

Je suis ravi de l'initiative d'Olivier Cohen des Éditions de l'Olivier et de ce regain d'intérêt pour un auteur, qui dans son genre, à savoir le roman d'espionnage judicieux, profond et captivant, défie toute concurrence. C'est aussi l'avis d'un Alfred Hitchcock, pour qui "il serait difficile, voire impossible, de songer à un auteur de romans d'espionnage, combinant autant de qualités originales et admirables". Pour le grand John le Carré, c'est "notre maître à tous" et dans plusieurs de ses ouvrages, Graham Greene s'est référé explicitement et plein de respect à Eric Ambler.

Le protagoniste principal, Charles Latimer, un auteur britannique de romans érudits et policiers se trouve, au début du récit en congé à Istanbul, lorsque le chef de la police secrète turque lui raconte l'étrange histoire d'un criminel grec, Dimitrios Makropoulos, qui a été tué au couteau et dont le corps vient d'être repêché du Bosphore.

Intrigué par le récit du colonel Harki, notre romancier envisage déjà vaguement les contours d'un ouvrage pour lequel il mènera sa propre investigation policière, à la recherche d'un individu que l'auteur décrira un peu plus loin comme le Mal absolu.

Pour le lecteur, il s'agit du point de départ d'une aventure qui le conduira à Smyrne (l'actuel Izmir), Edirne, Athènes, Sofia, Genève, Marseille, Nice et Paris, avec des retours en arrière dans la France de 1928-1931 et Belgrade de 1926.

Dans ses déplacements, Charles Latimer rencontre une fine variété de caractères, parmi lesquels : l'étrange Frederik Petersen ; le maquereau hollandais Manus Visser ; Lydia Prokofievna, une Russe émigrée en France qui dans le milieu se fait appeler "la Grande-Duchesse" ; Wladislaw Grodek, un professionnel polonais de l'espionnage basé à Genève ; Irana Preveza, une Bulgare d'origine grecque, propriétaire de la boîte de nuit "La Vièrge Marie" à Sofia, etc.

Les déambulations de Latimer se font dans un contexte historique authentique, mais trouble avec les massacres des chrétiens par les Turcs et l'incendie de Smyrne en 1922 ; l'assassinat d'Alexandre Stamboliyski, ex-Premier ministre bulgare en 1923 ; L'attentat manqué sur Mustafa Kemal en 1926, l'exécution de Corneliu Codreanu, le chef de la "Garde de Fer" roumaine en 1938, etc.

Ce livre a inspiré plusieurs adaptations cinématographiques, la version la plus réussie est sans doute celle de Jean Negulesco de 1944 avec un terrible Peter Lorre dans le rôle de Charles Latimer (Cornelius Leyden à l'écran).

Finalement, c'est sans aucune déception que j'ai relu "Le masque de Dimitrios", bien au contraire et je dois avouer y avoir découvert des considérations et particularités qui m'avaient échappé au paravent.
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