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Critique de Flaubauski


Tête Fêlée, adolescente, vivote entre les passes de Fleur d'Orange, sa mère, les magouilles de Papa, son beau-père, auxquelles elle participe, aidant l'Ange du Métal, le chef craint du bidonville de la Cité de Dieu, à faire encore plus de profit. Dans sa cabane familiale de tôle, elle s'essaie à l'écriture d'une lettre pour son amoureuse, Silence, la fille de son professeur, sans succès. Jusqu'à la multiplication de drames, qu'elle en soit coupable ou victime, qui vont poser les cartes de son destin jusqu'au bout, destin énoncé, comme un leitmotiv, par Papa, dès les premiers chapitres : « Tu seras seule dans la grande nuit ».

De la violence dans le sang, en un conditionnement qui s'est fait progressif, entre le bidonville, Papa, et Fleur d'Orange, Tête Fêlée est celle qui raconte Haïti en une poésie âpre, rugueuse, noire, qui transfigure la misère, le meurtre, le vol, le viol, la prostitution, le personnifie en une entité dévoreuse d'humanité, d'espoir, dans lequel la seule source de salut, bien que relative, semble être cette même transfiguration, faisant osciller la plume de Jean d'Amérique entre lumière et obscurité, entre beauté poétique et laideur prosaïque de la réalité, entre gravité et grotesque, en un carnaval de sens, de mots, de sentiments, de scènes, qui frappent, qui choquent, qui sidèrent, qui éblouissent aussi.

Que ce Soleil à coudre est brillant, exceptionnel ! J'ai, encore une fois, été estomaquée par la virtuosité de l'auteur à nous prendre au coeur et aux tripes pour nous livrer, corps et âme, son pays, dans tous ses paradoxes. le reste de son oeuvre poétique encore non lue est dans ma PAL : je n'attendrai, cette fois, pas deux ans, comme je l'ai fait pour ce roman, à la faire patienter.
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