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Critique de StCyr


StCyr
02 décembre 2016
London Fields. Ne vous méprenez pas sur le titre, ce roman n'a rien de bucolique. En fait, il s'agit d'une histoire d'assassinat, dans un Londres absolument déprimant, pas en lui-même - Portobello Road et ses façades colorées, Notting Hill, mais par le prisme du style de l'auteur, qualifié de maître du "nouveau désagréable".

Commençons, comme l'a décrété Martin Amis, par l'assassin en puissance, Keith Talent le mal nommé, passez moi l'expression : petite frappe sans envergure, du genre escroc, pas assez d'épaule pour l'ultra violence, le racket ou le braquage, séducteur de bas étage, champion du pub qu'il fréquente, adepte du sport national de toute bonne public house qui se respecte, les darts ou fléchettes. Cachant femme et enfant dans un appartement d'une exiguïté de cagibi. Passons à la victime : Nicola Six, séduisante trentenaire, femme ô combien artificieuse, quintessence à sa manière du sexe faible, affligée d'une appétence marquée pour l'alcool, et pourvue de la faculté de deviner ce qui forcément - fatalement plutôt,
va lui advenir. Et puis nous avons Guy Clinche, le faire-valoir friqué des deux susnommés, le brave type; celui dont on dit qu'il est gentil avec un petit sourire supérieur de commisération, souffre douleur de son entourage et en particulier de son Pantagruel de fils. Enfin n'oublions pas le narrateur, Samson Young, auteur affligé d'un manque criant d'imagination, être omniprésent nous prenant dans la confidence du roman qu'il est en train d'écrire , qui connait ses personnages et les rencontre à intervalle régulier et leur demande d'agir selon ses desseins afin de bien ficeler l'oeuvre en création.

Le roman, d'une veine satirique, où l'humour cynique est très présent, décrit une société anglaise thatchérienne déclassée dans le climat anxiogène d'une possible annihilation nucléaire, et plus largement illustre l'absurdité et le grotesque de la société capitaliste occidentale. La quatrième de couverture osait le rapprochement entre l'auteur et Céline, j'en ai vu un peu de l'acidité caustique, mais sans doute, beaucoup de sa saveur à dû se perdre dans les méandres de la traduction. Ce livre, déconcertant, possède des qualités littéraires certes, mais apparaît parfois confus et risque d'en lasser plus d'un.
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