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Citations sur Chaque aurore est une chance (10)

« Désormais »

Des éclairs éperdus avaient sabré la fête,
Et le duo s’aigrit à jamais en duel.
Nos lèvres perdirent le secret des baisers
D’eau douce, de menthe et de souffles d’oranger.
Nos silences croisaient des épées de pierre.
Que janvier rallume la rose porcelaine
Ou le candélabre royal du flamboyant,
Nous ne retournerons jamais plus ensemble à
La colline du triomphe où nous élevâmes
Avec ferveur la fleur versatile du bonheur.
La lune et le soleil ont tissé tant de jours
Et de nuits sur ton visage que ton visage
N’est plus que songe au miroir sans tain de l’absence.
Ton nom, un cri perdu au cœur des fondrières.
Aux ronces de l’oubli s’effiloche ton ombre.
Désormais je suis le seul pasteur de mes rêves.
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« Avis »

Voyageurs du soir qui suivez la rumeur
Des vagues et l’étoile bleue des baies,
Gardez-vous de trop songer à vos songes
Et d’héberger pour longtemps les chagrins
Qui saccagèrent votre vie passée.
Il est au bout de la nuit une terre tout ensemble
Proche et lointaine que le jour naissant
Exalte d’hirondelles et de senteurs de goyave.
Un pays à portée de cœur et de sourire
Où le désir de vivre et le bonheur d’aimer
Brûlent du même vert ardent que les filaos.
Craignez de le traverser à votre insu :
Les saisons sur vos talons brouillent le paysage ;
Mais chaque pas est la chance d’un rêve.
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« Toi »

Ta chevelure
Aux senteurs du premier matin
Ton nom
Au gazouillis de roucoulier.
Ton sourire
À la nudité d'éclair et d'aurore.
Tes mains
Porteuses d'aras et de manakins
Doucement vers mes intimes palmiers.

Qu'ai-je souhaité
Qu'ai-je donc désiré
Avant toi ?
Or le monde est si riche,
Si beau,
Et moi je l'ignorais !
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« Grand vent »

Les frontières de l'ombre et du jour
S'étaient hérissés de cris inouïs.
D'étranges frissonnements avaient parcouru
L'herbe dans l'air étale des midis.
Personne n'y prit garde tant que se fût réveillée
L'aurore aux cymbales exaltées des vents.
Les nuées déchaînées chassèrent de tous les horizons.
Les villes, sous leur galop, dérivèrent longuement.
Les coutures des forêts craquèrent.
Les arbres descendirent en tumulte vers la mer
Avec leurs peuples de fruits et d'oiseaux...

Il faut bien que dans notre vie se lève un jour
De grand vent qui rompe toutes les amarres !
Heureux les bateaux et les barques qui s'enfoncèrent
Dans la nuit noire
Sans rameur ni capitaine
Guidés seule par la liberté !
Un jour où nous puissions suivre le chemin qui nous plaira,

Sous le soleil ou sous l'orage,
Ou tout simplement
Courir aux armes
Pour changer
Et les hommes et la vie !
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« À celle qui dort »

Une main plus légère que souffle a tiré
Tes paupières sur le vertige ininterrompu
Du manège. Entre les masques, le carquois
Et les flèches flamboient encore les désirs indomptés.
La soif de durer allume de dangereuses fêtes.
Mais la nuit est un long voyage solitaire.
De ton destin le hasard a fait son empire.
Les mirages et les dieux se partagent l'espace et les eaux.
Si les bras du Grand Fleuve sans heures frémissaient
Soudain au bâillement des piranhas et des murènes,
Ta vie ne marquerait pas plus que l'ombre
Des nuées la face de l'onde !
Sur le radeau de l'aventure où tu t'embarques
Chaque soir, tu ne laisses pas moins de toison
Que l'agnelle égarée aux ronces des pentes.
Souviens-toi, le matin, lorsque le jeune soleil
Infuse en ton cœur l'ivresse et l'orgueil,
Que chaque aurore est une chance et un miracle.
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« Sous le pont de nos cœurs »

Las des velléités où s'effilochaient la
Trame d'or des plus beaux de nos jours, soudain nous
Rêvons de départs matinaux pour des chantiers
Fiévreux où se marieront nos élans naissants.
L'enthousiasme brûle en nous plus ardent que trois
Coupes de rhum bues à jeun au seuil de l'assaut.
Et la nuit offrait à nos songes impatients
La forêt et la savane, des villes, mille
Villages innommés balançant à l'amarre
Dans le bleu des baies, sur la houle des collines.
Ils ne sont pas nostalgie de vacances, mais
Délivrance, attente dénouée dans le vent
Et le soleil : sous le pont de nos cœurs s'accordent
Les gestes du bonheur et les murs montent droit
Dans le jour, et les parcs et les jardins rayonnent.
Rentrez vos mains, braves gens, engrangez vos dons.
Il nous suffit de l'éclat des façades dans
La gloire du matin et du parfum loyal
De l'ilang-ilang sur les marches roses des heures.

Ah, la douceur de la sueur au soir de l'œuvre !
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« Pollen »

J'ai visité en des villages de savane
Et de forêt des écoles sages noyées
De soleil et de gazouillis où les enfants
Et les fleurs poussaient à l'unisson ; et je rêve
Souvent de classes frémissantes de corolles
Penchées avec ferveur vers des baies éblouies
En la soif des brises porteuses de pollen.
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« Ton nom »

Ton nom est une fête !
Le capiteux matin
D'une ville heureuse
Où les bocages balancent
À l'amarre ciel et mer
Entre leurs mâts
Fous de vents et d'oiseaux.

L'autre nuit,
Comme j'allais seul
Dans l'ivresse de toi,
Je l'ai murmuré :
Trois étoiles sont venues
Se poser sur la colline.
Je l'ai appris aux arbrisseaux :
Les nids ont chanté
Jusqu'à l'aurore.

De la savane à la forêt,
Partout, fruits et sources
Ont trouvé douceur à mes lèvres.

M'aimeras-tu jusqu'au bout du voyage ?
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« L'arbre et l'oiseau »

L'arbre que peignent tour à tour l'étoile et la lune lorsque l' ombre apaise la pierre et le sable ;
L'oiseau qui se purifie en chantant aux secrètes fontaines de l'aurore
Sont les gardiens bénévoles des cités.
Ils éventent les desseins de la tempête et de la mer,
Mais la mer et la tempête ne le savent pas .
L'arbre est casanier, modeste et discret ;
L'oiseau semble passer les saisons à poursuivre l'écho de sa voix.
Jadis l'homme leur portait offrandes et prières.
Ils ne sont plus que fioritures pour contes et légendes.
On les transperce de flèches, on leur jette la pierre ;
Mais les pierres et les flèches des cités oublieuses retomberont un jour sur elles-mêmes et sur leurs enfants.
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« Envol »

Du clair d'acalifa où le jardin prolonge
Les rêves de la nuit, trois gerbes de colombes
Ont jailli, trois envols lisses, vers les fontaines
Expansives de l'aurore. Dans l'éclair frais
De leur ombre se sont éveillés la source et
La fleur et le vent. Les arbres scintillent. Fête !...

J'ai dormi longtemps, longtemps le sommeil étale
Des nénuphars abandonnés par le courant.
Un soleil tardif et inconstant éclairait
D'un jour mauve l'oubli de ma vie hasardeuse.
Combien de mois ont-ils passés ? Combien d'années ?

Ah, demeure l'éblouissement de l'éveil !
Ma tête est un parc de lauriers — roses en fleur
Où frémit l'élan impatient de cent colombes
Altérées d'aurores.
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