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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Franchement, en voyant la couverture, j'ai cru que c'était une resucée de Miss Pérégrine et les enfants particuliers. Attention spoiler : pas du tout. Alors oui, le personnage principal hérite d'un pouvoir familial, celui de pouvoir traverser les plis du temps. Mais là s'arrête la comparaison.
Déjà, le pouvoir de Matéo, c'est de faire passer les morts qui n'arrivent à trouver le repos : il doit découvrir ce qui les retient et résoudre leur dilemme. Pas facile. Surtout que lui-même est hanté. Et attention : les passageurs ne sont pas censés exister : seules les femmes ont le pouvoir de délivrer les esprits. Tout pour réussir, quoi. Et je ne parle pas du reste.
J'écrivais dans mon avis sur le fils de l'Ursari que les "gens du voyages" (Roms, tsiganes, ici Sinti) ne sont pas très présents dans la littérature et voila qu'ils sont les personnages de 2 romans que je lis à très peu de temps d'intervalle (j'ai lu Grâce et dénuement de Ferney, aussi il y a longtemps et je ne les avais plus vraiment recroisé, du moins en personnages principaux). Et je crois que ça manque un peu à notre littérature. Ça les laisse, comme le dit Matéo, "en dehors de l'histoire".
Et puis Matéo est un personnage vraiment intéressant, bien qu'il ait eu un peu tendance à se lamenter sur sort (qu'il n'a certes pas toujours facile, origine mise à part). J'aime beaucoup ce personnage hanté, qui lui donne son pouvoir de passeur d'âmes. Et cette dualité féminine/masculine tout à fait acceptée, est vraiment une bonne idée (et je ne le dis pas uniquement à cause de l'atmosphère sociale actuelle. Mais ça joue, c'est sûr), une idée originale. Et puis ce n'est pas un super-héros, il fatigue, il a du mal à respirer, a des émotions (et même il pleure, même si c'est un garçon !).
Je crois que la littérature, notamment jeunesse (mais pas que) a besoin de ce genre de personnage masculin sensible, attaché à sa famille et qui s'avoue ses faiblesses en tentant de les transformer. Et qui accepte d'être aussi un peu une fille. Oh le chemin ne sera pas facile, mais je vous le laisse découvrir.
Je remercie Babelio et les éditions Lynks de m'avoir fait gagner ce roman.
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La couverture de ce roman, qui semble tout droit sortir d'un film d'horreur, m'attirait énormément. L'avis de Manon m'a ensuite beaucoup intriguée et j'ai donc sauté sur la proposition des deux tomes en SP des éditions Lynks. Merci à eux pour les livres, mais aussi pour le soin apporté aux colis qu'ils nous envoient !

Le livre-objet est, comme d'habitude chez Lynks, superbe. La couverture est en papier épais recyclé, ce qui lui donne un aspect ancien qui colle parfaitement à l'illustration, comme une vieille photo étrange retrouvée dans les cartons d'un grenier. le titre de la série est en belle écriture dorée. J'aime aussi particulièrement que le texte à l'intérieur soit bien aéré. Des éléments qui peuvent passer pour du détail, mais qui donnent un véritable plaisir de lecture supplémentaire.

On suit Matéo, un jeune homme mal dans sa peau. Plus jeune, il a souffert d'une grave maladie respiratoire, de laquelle il a survécu, mais qui a emporté dans son sillage sa mère et sa soeur. Son père lui en veut énormément pour cela et rejette toute la culpabilité sur lui. Heureusement, il a encore son frère et sa soeur, Diego et Luisa, sur lesquels il peut compter. La notion de famille est très importante dans ce roman : les liens entre frères et soeurs, mais aussi des liens qui remontent plus loin, les enfants étant de la culture des gens du voyage du côté de leur mère. Leur père tente de les éloigner de cette famille vagabonde, mais il y a des racines qu'on ne peut renier, qu'on le veule ou non.

Matéo va commencer à entendre des pleurs au loin et à voir un être fantomatique qui essaie de communiquer avec lui. Si au départ, il ne sait que faire, son frère va l'emmener chez les Roms afin de voir s'il est possible qu'il ait hérité du don de passageuse de sa mère, legs normalement réservé aux femmes. Cette différence va lui causer bien des soucis. Il n'a cependant pas beaucoup le temps d'y penser, car les pleurs se font de plus en plus fort et il va devoir découvrir par lui-même les secrets de ce pouvoir si particulier, au risque d'y perdre la vie s'il n'y parvient pas. Ses intuitions et ses émotions vont avoir une importance particulière dans cet apprentissage, et j'ai trouvé très intéressante cette découverte du don. le protagoniste évolue avec lui, apprend petit à petit à le maîtriser, tout en devant gérer des situations hors normes.

Grâce à son héritage, Matéo retourne dans le passé pour aider une âme coincée à passer de l'autre côté. J'ai adoré ces moments dans le passé : j'ai étudié en Belgique et on n'y avait pas abordé l'histoire de la Commune à Paris. J'étais donc ravie de découvrir ce moment historique. On y passe à plusieurs moments-clés, on découvre les tenants et aboutissants de ce conflit, et on y voit les atrocités qui s'y sont déroulées. J'ai parfois trouvé Matéo un peu « insensible » à cette atmosphère d'horreur, alors qu'il est encore jeune et qu'il n'a rien connu de tel auparavant. J'aurais pour ma part été au départ totalement paralysée en découvrant tout cela.

Le rythme du récit est soutenu : les pleurs se rapprochent de Matéo, et avec eux une promesse de mort pour le jeune homme. On a envie de le voir réussir, mais son manque d'expérience est flagrant et nous fait douter. J'ai beaucoup aimé la plume de l'autrice, parfois poétique, mais toujours très addictive. J'ai beaucoup apprécié les révélations finales, et j'ai hâte de découvrir ce que le tome 2 nous réserve !

Un premier tome prenant : une plongée dans Paris au temps dramatique de la Commune portée par une écriture rythmée et addictive, un don imprévu qui n'est pas forcément un cadeau, des liens familiaux à toute épreuve. Une lecture qui donne très envie de se jeter sur la suite !
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Matéo est un Passageur, un batelier, celui qui fait passer les âmes en colère. Or ; Matéo est un garçon et les passeurs d'âmes ont toujours été des femmes, des Passageuses.
Il s'en serait bien passé, d'ailleurs, de ce don. Matéo a été mis à l'écart toute sa vie. La société, sa communauté et même son propre père le voit comme un nuisible. Alors, aider les âmes bloquées, ça ne l'emballe pas vraiment.

Ce premier tome de la série "Le Passageur" m'a embarqué dès les premières pages. Roman social, roman paranormal et roman historique, ce livre avait déjà tout pour me plaire.
On s'attache très vite à Matéo et à sa fratrie. D'autant plus que l'auteur a une plume fluide.

La couverture est assez trompeuse car, finalement, ce n'est pas le paranormal qui rend cette histoire terrifiante. Ce serait plutôt toute cette violence déversée par l'épisode de la Commune.

Ce roman est aussi un moyen d'évoquer les Roms et leur univers. Et j'ai trouvé ça vraiment chouette. L'auteur dénonce la mise à l'écart de cette communauté depuis la nuit des temps pour des raisons de conformisme stupide. Sa critique du sort qui leur est réservé est subtile mais fait mouche.

J'ai hâte de lire la suite !

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Je tiens tout d'abord à souligner le soin apporté au travail d'édition : une couverture à effet qui rend la prise en main du livre très agréable, des dorures, des ornements présents dans le livre, une couverture aussi belle qu'effrayante et intrigante… Difficile de passer devant les étalages d'une librairie sans s'arrêter devant ce très bel ouvrage !

Matéo est un lycéen qui mène une vie assez difficile : pris en étau entre la haine de son père et celle des brutes de son lycée, seuls le soutien et l'amour de son frère aîné, Diego et de sa petite soeur, Luisa, lui offrent une bouffée d'oxygène. le jeune homme subit également le rejet et la méfiance dus aux préjugés que les gens ont envers les Roms, communauté à laquelle, de par ses origines, il appartient. Et ceci même si son père a tout fait pour couper sa famille de ses racines depuis le décès de sa femme…

À tous ces problèmes bien trop humains, vient s'ajouter un problème d'ordre surnaturel. Matéo découvre, à son plus grand désespoir, que comme sa mère, c'est un Passageur ! Chose dont il se serait bien passé d'autant que ce don ne se transmettant en théorie qu'aux femmes, sa mère ne lui a jamais vraiment donné le mode d'emploi. C'est donc accompagné du fantôme d'une mystérieuse jeune fille qu'il va devoir comprendre ce qui empêche l'âme affamée qui l'appelle de trouver le repos.

Appréciant la mythologie grecque, j'ai tout de suite été séduite par la référence à Charon et par l'idée de l'autrice de faire voyager son héros à travers les voiles du temps. Afin d'apaiser le fantôme, Matéo va ainsi faire des allers-retours entre le présent et le passé, au temps de la Commune. Ayant lu il y a quelques mois Blanche d'Hervé Jubert qui aborde cette tentative insurrectionnelle qui sera réprimée dans le sang, cette période ne m'était pas inconnue… Cela ne m'a pas empêchée d'apprécier cette petite incursion dans un épisode peu connu de notre histoire d'autant qu'on sent chez l'auteure un vrai sens du détail et un vrai travail de recherche historique. Cela nous permet de nous immerger facilement et totalement dans les rues de ce Paris à feu et à sang. Un Paris dans lequel vous rencontrerez une figure historique qui devrait parler à pas mal de lecteurs, Louise Michel.

En plus de l'intérêt historique, ces voyages dans le passé se révéleront intéressants dans la mesure où ils permettront à notre héros de progresser dans son enquête et donc de découvrir ce qui empêche le fantôme de rejoindre le monde des morts. Si nous ne sommes pas dans un Sherlock Holmes, j'ai pris plaisir à voir les différentes pièces du puzzle se mettre progressivement en place. Je ne peux pas vous en dire plus sous peine de vous spoiler, mais j'ai trouvé l'histoire de cette entité très touchante. Bien que le passé ne puisse être changé, je n'ai pas pu m'empêcher d'espérer une autre issue…

Au cours de ces voyages temporels, Matéo fera différentes rencontres dont celle d'un garçon fort courageux et débrouillard que j'ai quitté à regret. D'ailleurs, l'un des points forts de ce roman est la galerie de personnages proposée. On suit principalement Matéo dans son apprentissage du rôle de Passageur, mais l'on rencontre aussi d'autres personnes qui l'aideront et qui se révéleront plus ou moins attachantes. À commencer par le grand frère de Matéo qui veille sur lui et sur Luisa comme une poule sur son oeuf. Il n'hésite pas à s'opposer à son père qui traite de manière cruelle Matéo l'accusant de la mort de sa femme et de son autre fille. Quant à Luisa, intelligente, si ce n'est brillante, elle est peu présente dans le récit, mais on sent émaner d'elle une grande bienveillance qui contrebalance un peu la méchanceté paternelle entièrement dirigée sur notre Passageur. J'espère que dans le ou les prochains tomes, Luisa prendra un peu plus de place, car je ne doute pas que ce personnage puisse réserver quelques surprises.

Et puis, bien sûr, il y a Matéo. Un jeune homme traité injustement par son père et par la plupart de ses professeurs ou des personnes qu'il rencontre comme si ses racines étaient une infamie en soi. J'avoue que j'ai eu beaucoup de mal à supporter le racisme dont il est victime, une constante à travers les époques d'ailleurs ! Comme quoi la bêtise humaine traverse le temps. L'auteure ne nous propose pas un plaidoyer antiracisme, mais nul doute qu'à travers cette histoire, les lecteurs devraient avoir une pensée pour la communauté Rom et la manière dont elle est traitée actuellement…

Très attachant et courageux, Matéo n'en demeure pas moins un adolescent de dix-sept ans que ses pouvoirs surnaturels effraient voire terrorisent. Car aider les âmes en peine à trouver le repos n'est pas une option pour lui ; c'est une question de vie ou de mort. Pour ne pas sombrer dans la folie, il va donc devoir apprendre à se faire confiance et à trouver la force en lui pour mener à bien cette mission qui ne lui laisse pas le droit à l'erreur. Et cette force intérieure, elle prendra une forme à laquelle je ne m'étais pas attendue !

L'auteure nous réserve ainsi une révélation finale étonnante qui nous montre qu'elle a su habilement détourner notre attention grâce à un rythme effréné et une tension insidieuse présente tout au long de la lecture. Ce n'est donc qu'en fin de lecture que l'auteure aborde un point que finalement, pris dans le feu de l'action, on avait quelque peu mis de côté. La révélation, en plus d'être surprenante, soulève quelques interrogations quant au futur de Matéo et nous laisse espérer un ou plusieurs autres tomes. Je vous rassure, le roman se suffit à lui-même et peut être lu seul, mais l'autrice laisse la porte ouverte à d'autres aventures, ce qui n'est pas pour me déplaire.

Je retrouverai, en effet, avec plaisir Matéo et sa famille (enfin, si le père pouvait disparaître du paysage, je n'en serais pas attristée) dans d'autres tomes. En plus de m'être attachée aux personnages et d'avoir fortement apprécié la mythologie autour de la fonction de Passageur, j'ai été séduite par la plume d'Andoryss. Fluide, immersif et rythmé, son style est un régal surtout si, comme moi, vous appréciez les plumes à la finesse et à la poésie enchanteresses.

Enfin, je préfère signaler, pour éviter toute déconvenue, que si la couverture peut faire froid dans le dos avec un côté très film d'horreur, le récit ne tombe jamais dans l'horrifique. Cela permettra donc aux lecteurs facilement impressionnables de se lancer dans ce roman sans trop de craintes. Par contre, si vous êtes en quête d'une histoire de fantômes à vous faire dresser les cheveux sur la tête, le Passageur n'est peut-être pas fait pour vous…

En conclusion, ayant craqué sur la couverture et le résumé, j'avais de grandes attentes pour ce roman et je dois dire qu'elles ont été plus que comblées. En nous proposant un personnage attachant autour duquel plane une aura de danger et en veillant à nous offrir un récit mené tambour battant, l'auteure captive le lecteur dès les premières pages. Si on ajoute à cela un style d'une grande finesse et une capacité à construire une histoire riche et complexe dont les fils se dévoilent progressivement sous nos yeux, on obtient un roman captivant dont il est bien difficile de se détacher.
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Je voulais tout d'abord revenir sur l'objet livre en lui même, je suis en amour de son aspect livre ancien qui colle parfaitement avec le thème du roman. On retrouve un livre travaillé dont la texture autant de la couverture que des pages intérieures rappelle ce côté ancien. L'accent doré ajouté aux titres ainsi qu'au numéro du tome vient appuyer cette image, me rappelant les livres que ma grand mère avait dans sa bibliothèque. Je trouve que l'objet en lui même dégage beaucoup de cachet.

En terme de plume j'ai beaucoup aimé cette façon simple et brève d'aborder les choses, sans fioritures inutiles. C'est presque comme si le narrateur nous parlait directement utilisant un langage imagé.

A mon sens le point fort du roman est clairement la mythologie très complète et variée qui y a été créée. On y découvre de nombreuses formes de «  vie », rendant l'univers complexe et complet. Je me suis régalée a tenter de comprendre tout les tenants et aboutissants de ce monde et comment les vivants et les entités évoluent et interagissent. J'ai été tellement immergée dans l'histoire que cela m'a frustrée de ne pas avoir suffisamment de détails pour vraiment comprendre la totalité des interactions et des possibilités. J'aurais apprécié retrouver un genre de lexique à la fin du roman avec des définitions et descriptions précises de chaque type de personnages / pouvoirs.

Autre point positif, cette ambiance palpable, presque pesante lors de passages clés du roman. J'ai réellement eu l'impression de me mettre à la place du personnage de Mattéo, et de ressentir ce qu'il pouvait vivre. Et tout comme lui on finit progressivement par se faire aux événements, presque par habitude et il devient alors plus facile d'admettre les choses.


Tout le roman est basé sur une forme de progressivité à la fois tant dans l'intrigue qui évolue pas a pas en même temps que notre personnage principal, que dans la prise de pouvoir et leur maîtrise par Mattéo. Les choses évoluent a une vitesse logique, permettant aux lecteurs de vraiment s'immerger dans l'histoire, et de prendre le temps de découvrir les personnages.

Mattéo, de par son comportement mais aussi son environnement familial est extrêmement touchant, il se dégage beaucoup d'émotions de ce jeune garçon. D'ailleurs le roman en lui même dégage de nombreux sentiments tant par les thèmes abordés, que par son intrigue. On retrouve une forme de fragilité et de faiblesse qui ne peut laisser personne de marbre. En tout cas avec moi ça a fonctionné à merveille.

Il y a beaucoup d'originalité dans ce roman, que ce soit dans les thèmes abordés, les lieux rencontrés , les voyages subits par notre héros … Ce n'est pas un livre commun, il a réellement quelque chose en plus, qui saura vous transporter dans cette traque aux fantômes. ( même si je trouve ce terme assez mal choisit je n'ai pas vraiment trouvé d'expression pour le remplacer )

J'ai souhaité dans mon avis rester assez vague parce qu'il est pour moi nécessaire que le lecteur puisse découvrir par lui même tout ce que cache ce livre. Notamment certains concepts ou certaines parties de l'intrigue que pour ma part, je n'avais pas du tout vu arriver. C'est pour moi toute cette découverte et cette immersion au coeur de l'intrigue qui rend ce roman si prenant.

Petite déception toutefois je m'attendais à quelque chose de plus sombre et de plus inquiétant, je pense que cette couverture, notamment la jeune fille sur l'illustration, m'a rappelé quelques films d'horreur que j'avais pu voir plus jeune. Je pensais frissonner, voir même avoir peur parfois mais c'est au final suffisamment soft pour être lu par tous.

Je suis curieuse d'en découvrir la suite, la fin de ce tome 1 me donnant envie de savoir ce que vont encore vivre nos personnages.
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Le personnage de Matéo m'a beaucoup plu. Je l'ai trouvé attachant et humain. Je m'explique. Il ne ressemble pas au "héros" à qui tout réussit. C'est quelqu'un qui essaye de vivre sa vie simplement. Il est assez solitaire et le courant ne passe pas particulièrement bien avec ces camarades ni avec ces professeurs par ailleurs qui éprouvent du mépris voire de la haine concernant ses origines. Malgré cela, il reste fort. Matéo est reconnaissant et aimant avec les siens. Il fait face à certaines situations avec une grande maturité et accepte ce qui lui arrive même si cela ne l'enchante pas. Il ressent de la joie, de la peine, de la peur et cela nous est parfaitement retranscrit.



J'ai beaucoup aimé le fait de découvrir L Histoire en même temps que le personnage principal. Il ne sait (pas plus que moi d'ailleurs) ce qui s'est passé à Paris bien des années auparavant et doit donc mener sa petite enquête. Apprendre en même temps que lui m'a rapproché de Matéo et m'a encore plus immergé dans ma lecture ! Matéo se retrouve catapulté dans une ville qui lui est inconnue, à une époque dangereuse et le temps lui est compté pour mener à bien sa mission. J'ai apprécié le fait de découvrir les fantômes sous un jour nouveau, dans un récit non horrifique mais plus comme une enquête à résoudre.



J'ai adoré la plume de l'auteur que j'ai trouvé fluide et très agréable. J'ai été captivé dès les premières lignes par le récit et l'écriture y est bien pour quelque chose. Elle a sa façon bien à elle d'écrire et de transporter le lecteur dans son univers. Pour ma part, l'immersion était complète. Les premières pages plantent le décor mais l'action arrive très rapidement. On passe du passé au présent et du présent au passé ce qui créé énormément de rythme. Je n'ai pas vu les pages défiler tellement j'étais prise par l'histoire ! L'auteur nous fait ressentir de nombreuses émotions intenses comme le stress, le dégoût et la colère mais également la tendresse, la compassion et la surprise. Certaines révélations m'ont fait pleurer tellement j'étais émue de la tournure que prenait l'histoire et j'ai trouvé ça tellement beau, pur et magique ! Parfois, il faut accepter ses peines et ses douleurs car les enfouir pourrait nous faire oublier...

L'histoire est originale et vraiment bien tournée et j'ai trouvé la fin inattendue, surprenante et magnifique ! Ce roman est un gros coup de coeur. Entre course contre la montre, investigations et révélations, cette lecture m'a particulièrement touchée par sa beauté. J'ai plus que hâte de découvrir la suite des aventures de Matéo et de son fantôme !
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J'ai été attirée par la couverture du Passageur similaire à celle de Miss Peregrine et les enfants particuliers de Ransom Riggs. Puis, après avoir entendu son auteure en conférence parler du rôle de ses recherches historiques sur Paris dans son écriture, j'ai été tout à fait convaincue. Si vous êtes adepte de fantômes, de dons inexpliqués et de voyages temporels, venez prendre place auprès du passageur ! Mais attention, ce sera à vos risques et périls, car son don est dangereux !

Une ode à la discrimination pas larmoyante

En voilà un personnage principal malmené ! Mattéo est un adolescent membre d'une famille Rom sédentarisée en banlieue parisienne. Il ne trouve sa place nulle part :  ni à l'école car il est brimé par ses camarades, ni dans la communauté gitane du fait de sa sédentarisation, ni dans sa propre famille où ses rapports avec son père se sont détériorés suite au décès de sa mère et de sa soeur.

Élevé par son grand frère Diego, il lui arrive de passer la nuit dehors quand son père est à la maison et de se faire raquetter au petit matin par des camarades racistes.

La maladie respiratoire dont il a réchappé (au contraire de sa mère et sa soeur), lui a laissé des séquelles physiques qui l'empêchent de courir correctement sans faire l'objet de crises d'asthme violentes.

L'arrivée de son don, hérité de sa mère, va lui compliquer encore plus la vie : seules les femmes sont des passageuses dans la communauté gitane, et la vieille Inma ne veut pas l'aider à maîtriser son don. Un don qui peut lui apporter la folie sur le long terme...

A travers ce personnage, Andoryss nous met face à un drame social concernant la société d'aujourd'hui, réticente à intégrer les gens du voyage ou peu regardante sur l'avenir des jeunes de banlieue. Matéo le dit lui même : il a peur du futur et se demande à quel moment la limite sera franchie entre sa vie et celle des sdf qu'il croise lors de ses nuits dehors.

Mais c'est aussi une réflexion concernant un héritage que l'on n'a pas souhaité et qu'il faut apprivoiser. Ce don d'accompagner les morts n'ayant pu trouver le repos est une contrainte qui aurait dû être légué à sa petite soeur. Malheureusement pour lui, ce n'est pas le cas et les voyages dans le temps demanderont courage, détermination et recherches historiques de la part du jeune garçon, afin de mener à bien sa tâche.

En cela, le livre se rapproche d'un roman d'apprentissage, d'autant que Matéo est dans sa période d'adolescence, âge ingrat rempli de questionnements et de changement du corps. Voir les morts et les aider va l'amener à se découvrir des qualités qu'il ne soupçonnait pas, faire le deuil de sa mère et sa soeur, et lui redonner confiance en l'avenir.

Je trouve que sans être larmoyante, l'intrigue aborde de manière juste ces faits de société et met en valeur le courage de Matéo qui se bat malgré ses doutes et le drame familial dans lequel il évolue.

Une plongée dans L Histoire (et la géographie) de la Commune

Dans ce premier tome, notre passageur découvre ses pouvoirs, comment les utiliser et nous emmène avec lui à Paris sous La Commune.

Du conflit, l'auteure ne nous épargne aucun détail : les morts sanglantes, le danger des combats, les odeurs des corps brûlés, l'espoir des révoltés, l'absurdité d'une lutte déjà perdue.

Matéo nous plonge au coeur de l'action, utilisant des déguisements pour mieux coller à l'époque, et nous faisant réaliser des allers-retours intéressants entre le passé et le présent dans la géographie parisienne.

On sent qu'Andoryss s'est beaucoup documentée sur les lieux des combats comme le cimetière du Père Lachaise, et pour celui qui connaît Paris, vous pouvez tout à fait réaliser une visite touristique  à travers la lecture de ce livre.

Petit détail supplémentaire qui rend le voyage réaliste : elle utilise du vocabulaire rom et explique certaines coutumes de ce peuple ostracisé, à travers les visites de Matéo à sa famille nomade et aux roms qu'il rencontre dans le passé. le titre du roman, le coq et l'enfant, fait référence au médaillon rom de Matéo, symbolisant un coq et censé le protéger de la Dévoreuse (ou Tushal odji).

Un roman fantastique très bien construit

Outre son côté roman d'apprentissage, l'histoire alterne le quotidien du passageur avec ses visions de fantômes, et ses retours dans le passé. de ce fait, nous apprenons avec lui à apprivoiser ce don... et cela est très compliqué et effrayant.

Le personnage de la Dévoreuse, présente à chaque pas, et pouvant à tout moment emporter Matéo provoque une sorte d'angoisse latente pendant la lecture. Elle m'a fait faire bien des cauchemars et je me suis demandée à plusieurs reprises si nous allions nous en sortir ! Un livre à ne pas lire la nuit, si vous croyez un peu aux fantômes !

De multiples rebondissements, jusqu'à la fin du roman ajoutent encore plus de suspense à cette intrigue déjà bien ficelée. J'ai hâte de lire le second tome pour voir comment Matéo réussit à vivre normalement avec son don. Car ce n'est pas un super héros, juste un garçon ordinaire et cela est d'autant plus intéressant car cela le rend plus proche de nous.

En conclusion : Un roman fantastique très réussi, mené par un héros discriminé, qui vous fera voir Paris et la communauté gitane autrement, tout en vous faisant faire de bons cauchemars !
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Dans cette histoire on découvre un adolescent qui apprend qu'il a le même pouvoir que sa défunte mère, voir les esprits et qu'il doit les aider, il doit apprendre à gérer ce don – qu'il ne devrait pas posséder, mais aussi à faire face aux regards des gens sur ses origines. Il peut compter sur son frère aîné même si Matéo ne semble pas le voir.
J'ai trouvé ce premier tome génial, on est plongé dans l'histoire dès les premières lignes, je n'ai pas su m'arrêter sans l'avoir terminé. le roman est recherché et bien travaillé, on y apprend l'histoire de Paris lors de la Commune et « la semaine Sanglante » ainsi que sur les origines des Roms, que je ne connaissais pas. J'ai adoré cette partie de découverte tout au long du roman, en plus de tout ce qui est attrait aux légendes et aux cultures.
Matéo doit également faire face aux regards des personnes dans la rue mais aussi celui de son père, ce dernier point est vraiment triste. Heureusement que le frère aîné et la petite soeur sont présents pour faire tampon entre cette haine. Les personnages sont tous assez attachants, autant dans le temps moderne que dans le passé et l'intrigue est incroyable. Ça aurait pu être un coup de coeur, sauf que découvrir la fillette qui le hante et le pourquoi du comment, il est passageur ne m'ont pas paru nécessaire.
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Je ne pouvais pas ne pas parler de la couverture et de l'objet en lui-même. D'abord la première de couverture correspond tout à fait à l'ambiance fantastique du roman : une photographie en noir et blanc d'une enfant dans un cimetière, dont on ne voit pas le visage et qui représente parfaitement un des personnages du livre accompagné d'un titre rehaussé d'or et d'arabesques qui souligne ce mot étrange de Passageur. J'adore le toucher du papier avec un grain particulier. Magnifique objet livre !


Ce que je retiens de cette lecture...

L'intrigue

Nous débarquons dans l'histoire au moment où il voit un fantôme et où il est désigné comme Passageur alors que ce rôle incombe toujours aux femmes. Mais qu'est-ce qu'un Passageur ?
C'est une personne aux dons particuliers qui peut aider les âmes à partir en paix, rejoindre la mort et arrêter de hanter les vivants. le premier fantôme qui hante Matéo l'entraîne un siècle et demi en arrière.
L'autrice nous fait effectuer des sauts temporels de notre actualité à celle des Parisiens sous la Commune dans les années 1880. Elle projette son jeune héros dans la tourmente d'une guerre civile où les pauvres ne sortent de ce conflit armé que les pieds devant. Les Versaillais, en une semaine sanglante, réduisent les partisans de cette révolution à néant. Cette violence n'a d'égale que l'indifférence de chacun pour la situation des Roms aujourd'hui. Situation bien illustrée dans ce roman. le jeune héros est un Rom sédentarisé qui ne côtoie que de loin la communauté du Camp, mais il connaît le même mépris au collège, dans la rue. La société le rejette simplement parce qu'il est gitan. Matéo s'accommode assez de cette indifférence et de ce mépris, c'est plutôt sa culpabilité et la colère de son père qui le ronge depuis le décès de sa mère et de sa soeur. Il se sent coupable de leur mort.
Le récit est un véritable parcours initiatique pour Matéo qui va même métaphoriquement traverser l'enfer en passant dans les catacombes de Paris à la poursuite de son propre fantôme. (la suite sur le blog)
Lien : http://chrisbookine.blogspot..
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Pour commencer c'est la couverture qui m'a intrigué et intéressé ! Je me suis donc laissé tenter et j'ai vraiment aimé cette lecture. On suit Matéo un jeune lycéen qui appartient à la communauté des Roms. Pour lui ce n'est pas facile, il est tout de suite cataloguer et les gens ont du mépris pour lui ! On voit dans ce livre comment la différence peut pousser les gens à tant de cruauté ! Matéo hérite d'un don qu'il ne devrait pas avoir !! Un pouvoir dédié seulement aux femmes !! Il voit des fantômes, c'est un passageur, le premier homme passageur et beaucoup de personnes ont du mal à l'accepter. Il contraint de faire avec, mais aussi d'aider ses fantômes. C'est alors que cet incroyable voyage commence ! On est transporté dans un univers étonnant, fantastique à travers le temps. Petit à petit on découvre des choses cachés et cette révélation sur son pouvoir et ce qui l'habite je ne m'y attendais pas du tout. Je ne vais pas en dire plus, pour vous laisser la surprise de découvre ce livre.
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