Dans un douar situé au pied du djebel Nefta, il était un jeune bédouin qui hésitait à se marier pour deux raisons. La première était qu’il craignait de se voir imposer une épouse qu’il n’aurait pas aimée ; la seconde, d’essuyer un refus de l’élue de son cœur.
Il alla voir le cheikh qui l’écouta patiemment puis lui dit :
- Je comprends tes hésitations : un homme et une femme ne se choisissent pas comme on choisirait une pastèque à l’étal du marchand. Mais un cavalier ne peut non plus demeurer éternellement devant le cheval sans mettre le pied à l’étrier. Pour ce qui est de tes craintes, je te dirai :
« Si tu l’aimes, dis-le-lui.
Si elle t’aime, écoute-la.
Si vous vous aimez, dîtes-le-vous.
Si elle ne t’aime pas, ne dis rien.
Si tu ne l’aimes pas, apprends à l’aimer. »
Je sais, pour les avoir fréquentés toute ma vie, que les contes sont des vieillards immémoriaux et bienveillants. Ils connaissent la musique du cœur du monde. Ils répondent toujours à nos questions, pour peu qu'ils soient interrogés avec cette innocence dont ils sont eux-mêmes pétris.
Selle ton chameau et pars vers le sud. Il te reste encore beaucoup d'hommes à rencontrer, et de mains à toucher avant que tu ne fermes les yeux
Que dois-je faire ?
- Très peu de choses et beaucoup à la fois : délester le plateau de gauche pour retrouver la grâce de tes doigts, de tes paumes qui auraient toujours dû être ce pour quoi elles étaient faites : fines, lisses, fermes et aimantes comme le sable de la dune exposé au bon vent.
Rapprochez vos coeurs et éloignez vos tentes.
Les Mains touarègues
Dieu ne répond jamais que par la bouche d'un autre.
Le Jardinier
Quand l'instant de la fin du monde sera à nos portes, si l'un de vous tient un plant de palmier et qu'il peut le planter avant que ne survienne l'instant de la fin du monde, qu'il le fasse.
L'Homme qui lisait dans les arbres