-Je ne crois pas au destin, les Moirai sont un mythe...
-Et tout mythe est reflet de quoi ?...
Il vient du fond de l'océan. Ça se passe quelque part dans l'Atlantique pendant plusieurs nuits. Des pécheurs remarquent d'étranges lumières. Au début, personne ne prend leur récit au sérieux. Mais après quelques mois et devant l'insistance de leurs affirmations, une petite station de recherches maritimes dépêche un navire d'exploration sur place. Les lumières s'étant à nouveau manifestées - cette fois-ci sous les regards scrutateurs de plusieurs chercheurs - on descend un bathyscaphe capable de supporter les pressions formidables des grandes profondeurs. Or, contrairement à toute attente, plus la capsule étanche plonge vers le fond marin, plus la température de l'eau augmente, chaleur qui émane d'un objet à la luminosité blanchâtre. Grâce à de grandes pinces d'acier et de câbles solides, le bateau remorque la chose trop brulante pour être hissée à bord. Le navire n'atteindra jamais son port d'origine. Coulé corps et biens, probablement par un vaisseau du Dispositif, il disparait sans trace. L'objet refait surface peu de temps après, dans cette base souterraine.
Ce sont les déçus, les rejetés, les laissés-pour-compte de ces temps difficiles. Mais au lieu de dériver sur le fleuve chargé des débris de l'effondrement de notre ère, ils nagent à contre-courant. Ce sont les expatriés du Soleil et de la Lune, du ciel et de la lumière. Ils vivent là où le monde extérieur ne peut leur nuire. Dans les égouts et tous les autres passages creusés à travers les siècles par les hommes qui peuplaient ces lieux avant nous. L'homme jaune, l'homme noir, l'homme blanc, l'homme rouge et… d'autres avant eux.
C'est dans ma ruelle où je dors. Il y a les meilleurs cartons. On dort bien. Si un jour vous savez pas où aller, c'est là qu'il faut venir. Je me réveille et y a ce chat. D'abord, je le vois pas bien. Pis, il vient vers moi. Y m'aiment bien les chats ! Et là, je le vois mieux, et il est tout blanc et lisse. Comme de la porcelaine dans les vitrines des magasins chers. Il fait chaud, d'un coup. Je tends mes mains au chat e il vient3 quand je le touche, c'est comme du fer chauffé à blanc. Du coup, mes mains brûlées se couvrent de ce truc vert ! alors, ça fait moins mal, mais mes mains y fonctionnent plus. Et pis là, voyez, ça avance le long des bras. Je sais pas ce que ça va me faire, mais j'ai pas peur, docteur ! le chat, il est parti dans le terrain vague derrière ma ruelle. Pis, je sais plus…
Méfie-toi des trois ! Gare aux six carrés ! Tu es l'un, mais tu n'en es qu'un ! Un dieu mourra pour toi ! Rien ne se répète ! Leur élément de l'est pas !
Ne reste pas dans l'ombre ! Approche et viens te réchauffer !