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Critique de RJuillet


Un vrai plaisir que ce petit livre sur FRIENDS et la génération X.

On connait tous FRIENDS. Je suis de la génération qui a les vu arriver, qui a fredonné la première "Smelly cat" et qui "Oh my God" les a, de suite, adoptés.
Car ce n'était pas évident au départ quand on les a vus arriver. Mais bizarrement, tout de suite on a compris !! Tout de suite, on s'est dit : c'est LA série à ne pas louper.
A la lecture de ce livret, tous les épisodes nous reviennent en mémoire, on les entend même parler en sourdine. Et on éclate de rire ...

Ce livre est hyper détaillé. A chaque chapitre, l'auteur nous re situe les personnages dans le contexte de l'époque, le pourquoi du comment, les petits détails qu'on avait oubliés et même ceux qu'on n'avait même pas vus !!

J'ai découvert des tas de petits choses choses :
Exemple page 82 : l'épisode du mariage de Ross avec Emily.
L'église est en ruines (je crois n'avoir même pas vu ça - ou alors j'ai oublié - faudra vérifier ...) "église en ruines laissant sous entendre l'état vers lequel va évoluer ce mariage" ... Mais oui, c'était le détail à voir ...
Page 28-29, les t-shirts portés par Joey et Rachel en l'honneur aux pompiers après le 11 septembre (saison 8 et 9) ainsi que les drapeaux américains qui jalonnent la série à partir de ce moment là.

On sait que rien n'est fait au hasard dans les séries, les films, rien n'est dit au hasard dans les livres, tous les détails sont là où ils doivent être, même ceux qu'on ne remarque pas au premier abord.
Et c'est ce genre de bouquin qui nous explique ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas. Et c'est souvent ce qui est pas le moins en évidence qui est le plus important.

Et c'est comme ça tout le long. Tout est détaillé, les choix des scénaristes, l'évolution des personnages, les métiers qu'ils exercent, les situations particulières, et tout ceci dans le contexte de l'époque.

C'est le livre qui remet les choses à leur place, un complément indispensable à cette série culte qui est toujours présente dans notre coeur et/ou sur le petit écran.Car on connait tous les épisodes par coeur, on les a vus en français, en VO, en direct, en rediff, en DVD ... ça repasse en boucle en VF sur RTL, en VO sur le câble.

Et d'ailleurs après la lecture de ce livre, je suis allée récupérer la saison 5 à ma médiathèque ... (J'ai des choses à vérifier ...).

Ils sont là aujourd'hui toujours présents :
Je visionnais la semaine dernière sur internet, le générique revu et corrigé façon 2015.
Hilarant, car on est loin de la Génération X dans ce générique 2015.
Aujourd'hui c'est la Génération Y? Z ? La génération hyper connectée, portable, internet, réseaux sociaux ...



Je fais un rajout en ce début de mois de mars, car la presse parle beaucoup de la Génération Z et je viens de lire "Lettre à la Génération Z par Cécile COULON" et je tenais à la rajouter ici :

« Une lettre majuscule. La dernière de l'alphabet. C'est qu'il faut bien leur donner un nom, leur tatouer un numéro dans l'oreille, savoir de quel troupeau ils font partie, les nouveaux venus. Ce sera une lettre. Une lettre, une seule lettre pour désigner plusieurs centaines de milliers d'individus. Une lettre, la seconde moitié des années 1990, des pourcentages, du chômage, des maladies, des perspectives, des barèmes. Une palanquée de tableaux, de courbes, un répertoire humain, on sait ce que coûte chaque enfant, chaque adolescent, chaque étudiant. Des chiffres et une seule lettre. Déshumaniser l'individu pour le faire entrer, morceau par morceau, coûte que coûte, dans des petits cubes est devenu un sport national. Génération Z. Compte là-dessus. Heureusement que les étiquettes sont faites pour être décollées, heureusement qu'un enclos donne envie d'en sortir. Alors les Z, les bébés Z, les adolescents Z, ça me rappelle douloureusement un certain livre de Huxley. Tant pis, il faut des chiffres pour rassurer les lecteurs et prendre le pouls de la société, ce qui revient, ici, à appuyer ses doigts sur le poignet d'un mannequin en plastique.

« Cessez de croire que la jeunesse est la valeur ajoutée d'un pays »
Les Z seraient nés dans les années 1990, ils seraient hyper connectés, vont certainement réinventer le monde de l'entreprise, et tout ça dans les cinq ans à venir. Stop. On arrête tout. Cessez de croire que la jeunesse est la valeur ajoutée d'un pays ; la sacro-sainte jeunesse qui se cache derrière ce faux titre à la Stephen King, ce sont d'abord des garçons, des filles, des hommes et des femmes. Ce sont des gens qui respirent. Ce sont des gens qui aiment. On ne peut pas, avec des experts, des questionnaires et des photographies, enfermer des milliers de « jeunes » – surtout ne parlons pas d'« individus » – dans le carcan des sujets d'études, des rapports gouvernementaux, tout ça sans tenir compte de l'énergie vitale, de la force originelle de cette fameuse jeunesse. Il paraît qu'elle est hyper connectée, la génération Z. Connectée à qui ? A quoi ? À un monde qu'on arrange selon sa préférence ? A un réseau virtuel qui nous permet le pire comme le meilleur ? Chaque génération, avec sa propre lettre, ses propres codes, son langage, ses enjeux, ses peurs et ses désirs, ne devrait pas faire l'objet d'un article, ça m'embête de devoir écrire à propos d'une chimère, d'un arbre qui cache la forêt, qu'on va tronçonner tant qu'on peut, avec des conseils qui nous diront quoi faire, vers quelle filière nous tourner, quelles études terminer pour avoir peut-être la chance d'obtenir un CDI dans une entreprise que la génération Z va « bousculer ». Pour l'instant, c'est surtout elle qu'on bouscule.

« Sortir de la génération Z, ça effraie »
Pour qu'elle se mette en rang, pour qu'elle réponde à des questions : ses réponses seront publiées dans les journaux les plus sérieux, on parlera de ses habits, de la taille de sa barbe, de ses cheveux, de la superficie de son appartement, du travail de ses parents et de ses frères et soeurs. On va se gaver de pourcentages, s'étouffer de données abstraites. La sensation, le toucher, les larmes, le refus, le rire, la révolte n'ont rien à voir là-dedans, n'est-ce pas ? On tait pourtant bien les chiffres du suicide des enfants. La fougue, l'énergie. On entend partout que c'est la force de la jeunesse. Il faudrait accepter ça. La vérité ? Quand un individu de 20 ans publie un premier livre, ouvre une boulangerie ou monte une start-up, on crie : « C'est formidable. » A 50 ans, on murmure : « C'est courageux. » Sortir de la génération Z, ça effraie ; la jeunesse, épine dans le pied des sociologues, ne doit pas accepter de vieillir, mais avoir le courage de grandir. Plus facile à dire qu'à faire, surtout quand des rapports officiels sur nos soi-disant doutes, jobs préférés et loisirs sont disséqués dans les pages des magazines. L'alphabet, c'est pour écrire des lettres d'amour et des coups de gueule (ça revient parfois au même). La fougue, l'énergie, la spontanéité, la force, ce que nous avons de plus précieux, ça ne se quantifie pas, ça ne se découpe pas en pourcentages. Les hommes vivent, les mots ne font qu'exister, et c'est tant mieux. le vrai problème de la jeunesse, c'est que, quelle que soit la lettre dont on l'aura affublée, on lui demandera toujours de faire plus que ce qu'elle peut, et moins que ce qu'elle veut. On n'a pas l'âge d'une génération, d'une lettre majuscule ; on a l'âge de ses rêves, et ça, il faut les vingt-six lettres de l'alphabet pour en parler. »

*Cécile Coulon : née en 1990, elle a écrit, entre autres, « le Coeur du pélican » (éd. Viviane Hamy).


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