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Critique de brigetoun


Un homme regarde les brindilles et le fleuve, et cherche à savoir qui il est, qui il fut, et ce qu'a été sa vie, dont il croit (dont on lui a dit) qu'il fut absent, sans consistance comme l'eau, comme sa mémoire dont il doute – et les images qui émergent et auxquelles il s'accroche, pour se juger, ont une précision extrême et sensuelle qui disent, en fait, sa présence totale aux sensations, aux instants - et le texte avance par paragraphes-strophes, de souvenirs ou explications en souvenirs ou explications et de liquides extérieurs en ces liquides dont nos corps sont pleins.
Il y a le premier amour, Alexandrine, l'éblouissement, la douche en l'attendant, et la rupture, accueillie avec une absence apparente, en regardant l'eau – le manque persistant -
la main a pris un caillou et « elle reste en suspens à mi-hauteur pendant que les yeux maintenant s'attardent au centre approximatif des cercles fugaces que sa chute y a causés. »
Il y a très vite, le rafting avec Suzanne, la jeune-fille, la femme, et son regard, le besoin de s'y refléter de façon satisfaisante, commandera, pense-t-il, toutes ses actions - et les souvenirs sont ponctués de retour vers cet homme devant le fleuve « cette station prolongée du corps assis sur le banc face à l'eau au parcours massif et continu » - le métier auprès de ce père auquel il ressemble si peu, aimant et distant, le mariage, la maison, les filles (la gymnastique aquatique et les eaux de l'accouchement), l'apprentissage du rôle de père : « puis la couche arrimée par des mains paternelles était sûre de fuir » - ses filles qui s'éloignent avec leur mère.
La mort de la mère, si discrète et nécessaire - la suite des jours, l'éloignement du père et la découverte, en parlant avec le frère ainé, au détour d'un souvenir, du couple des parents, tel qu'il fut et que l'ignorait l'enfant (et revient cette différence physique, l'indécision sur ce qu'il est).
Je crains de ne pas avoir fait sentir pourquoi j'ai aimé cette écriture qui coule sur ces 149 pages, et cet homme, qui reste seul, acceptant.


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