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Critique de gerardmuller


Au nom de quoi/Dorian Meune
Bataclan : in memoriam
Il n'était pas facile assurément de revenir sur la tragédie du 13 novembre 2015 au Bataclan pour en faire un livre. Cela pouvait prêter le flanc à la critique à savoir taxer l'auteur de voyeurisme ou d'opportunisme.
Dorian Meune a su relever le défit et rendre un vibrant et humble hommage à tous ces êtres fauchés dans leur jeunesse, massacrés ce vendredi 13 au nom de rien.
Usant de la fiction et mettant en scène des personnages tout simples représentatifs de la société, des gens qui comme beaucoup d'autres « ont peur du sida, de la crise économique, du réchauffement climatique, de la malbouffe, de la clope, du cancer, du chômage, des ondes wifi…, mais qui n'avaient pas encore pensé à ajouter le terrorisme à la liste des choses contre lesquelles il allait falloir se battre et résister…l'auteur nous fait comprendre à quel point est stochastique la destinée de chacun et particulièrement de ceux et de celles qui étaient partis joyeux au concert du Bataclan, une génération censée avoir peur de tout. Mais qui se devait, se doit et se devra de n'avoir peur de rien. »
Certes des personnages fictifs mais ô combien criants de vérité. Ce qui leur arrive au fil des pages devient insoutenable, insupportable, intolérable. Je repense notamment à l'angoisse des parents d'Abigaël qui ignorent ce qu'est devenue leur fille au sortir du lycée. Elle était allée en douce au concert.
Et puis il y a le rayon de soleil après tout cette déréliction, c'est la rencontre improbable entre Romane et Léopold à plat ventre sur le sol du Bataclan.
Ce livre qui veut réinventer la réalité pour l'exorciser et la transcender, comme dit l'auteur dans son avant propos, est un vibrant hommage à ceux qui n'ont pas survécu et à ceux qui luttent encore aujourd'hui pour continuer à vivre.
Dorian Meune n'était pas au Bataclan et on peut se dire que c'est un bonheur car il n'aurait peut-être pas pu nous offrir ce récit plein de délicatesse et de retenue.

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