"JoJo’s Bizarre Adventure", le manga fleuve qui a changé à jamais le visage du shonen :
- les légendaires JoJo poses, aujourd’hui l’objet de concours lors des rassemblements de cosplayers
- les nouveaux usages des onomatopées utilisées comme éléments de mise en scène voire de narration
- les clins d’œil permanents aux grands classiques de la littérature horrifique et/ou du cinéma horrifique
- l’immersion de tous les instants dans la popculture mondiale qui transpire dans l’intégralité du naming
- l’application des techniques des photographes de mode au charadesing, au cadrage et à la mise en scène
- les cliffhangers de ouf suivi du légendaire « To be continued » (à ma connaisse c’est le seul manga qui fasse ça)
- les supervilains mémorables mais tous plus psychopathe les uns que les autres (le mangaka a lu des biographies de serial killers jusqu’à la nausée pour travailler la caractérisation de ses méchants)
- la révolution copernicienne des combats car ce n’est plus le plus fort, le plus rapide ou le plus courageux/déterminé qui gagne, mais les plus intelligents et les plus malins… ainsi les affrontements ne sont plus seulement des épreuves de force, physique ou morale, mais aussi des énigmes à résoudre (le mangaka est fan de "Sherlock Holmes" et de "Columbo", et parfois ça se sent bien ^^)
Son influence sur l’actuelle génération de mangaka est immense : CLAMP ("X"), Watsuki Nobuhiro ("Kenshin le vagabond"), Yoshihiro Togashi ("Yuyu Hakusho", "Hunter X Hunter"), Hiroyuki Takei ("Shaman King"), Kazuki Takahashi ("Yu-Gi-Oh !"), Eiichirô Oda ("One Piece"), Masashi Kishimoto ("Naruto"), Taito Kubo ("Bleach"), Hiro Mashima ("Fairy Tale")… lui ont emprunté peu ou prou, et parfois presque tout ! ^^
Et son l’influence s’est également largement répandu dans les univers vidéoludiques, puisque moult personnages des premiers jeux de bastons ("Street Fighter", "King of Fighter", "Fighting Vipers"…) son calqués sur ses créations, tombant parfois dans le plagiat, et tout au long de ses nombreux épisodes la saga "Castlevania" n’a cessé de lui rendre hommage…
Avec "Battle Tendency", la série "JoJo’s Bizarre Adventure" entre de plein pied dans l’excentricité qui justifie son qualificatif de « bizarre ». Comment résumer ce deuxième cycle de la saga ? Durant la Grande Dépression, dans une ambiance pulpienne à la "Indiana Jones", nous suivons les aventures de Joseph Joestar, petit-fils du héros de l’arc précédent intitulé "Phantom Blood". Cet adolescent racaille d’1m95 spécialiste en baston, va devoir s’allier à des magiciens italiens et des savants allemands pour combattre des super vampires glam rock prénommés Santana, AC/DC, Wham! et Cars. Ça c’est du délire cool et fun, rendant hommage aux séries B voire à la culture nanar qui sent bon les années 1980 !!!
Niveau graphismes la parenté entre les dessins d’"Hokuto no Ken" et de "JoJo’s Bizarre Adventure" est plus que manifeste : on retrouve les mêmes personnages, les mêmes situations et les mêmes gimmicks dans les deux œuvres. Les dessins d’Hirohiko Araki sont moins fins, moins maîtrisés que ceux de Testuo Hara, et on serait dans le plagiat et si le mangaka plein de bonne volonté et de bonne humeur n’y ajoutait pas son amour des histoires d’horreur et des musiques pop rock ainsi que son expérience de photographe de mode … C’est plus tard que son style va s’autonomiser de son modèle, qui lui-même suivra sa propre voie sans manquer de faire des clins d’œil à son élève autodidacte (mais j’en reparlerai avec Jean-Pierre Polnareff et Charles de Guise ^^).
On notera les joli arrière-plans et le joli travail sur l'anatomie toute en musculature des différents protagonistes qui dans cet arc empruntent peu ou prou au génial Michel-Ange (ah il y a toujours eu dans la saga JoJo un petit côté gay-friendly qui a su faire le bonheur de tous les amateurs de fanfiction yaoistes).
Un tome 4 particulièrement bien rempli (mais bon, c’est un peu la marque de fabrique de la saga JoJo ! ^^) C’est à la fois une course entre la team JoJo et les super vampires glam rock pour mettre la main sur la gemme rouge d’Asia, et une course contre la montre pour JoJo qui doit récupérer les antidotes d’AC/DC et Wham avant la date fatidique…
Après Wham et ses techniques de contrôle du vent, on met à l’honneur AC/DC et ses techniques de contrôle de la chaleur. Le combat entre JoJo et AC/DC s’annonçait dantesque, mais dans la saga du mangaka la moindre erreur ne pardonne pas et ici c’est un tour de prestidigitation qui décide de la victoire de l’un et de la défaite de l’autre (le mangaka adore les tours de magie… ^^).
Le tome nous fait aussi découvrir Cars et sa technique du sabre prismatique. Une scène nous montre le chef des super vampires glam rock (j'ai déjà vu ce look quelque part, mais où ?) massacrant deux chauffards pour sauver un chiot. Un psychopathe écolo ? Référence à Adolph Hitler qu’on surnommait le cannibale végétarien en raison de son amour des animaux et du peu de cas qu’il faisait de la humaine, ou référence au Satan de Go Nagai dans le manga culte "Devil Man" ?
Entre les deux, JoJo fait la connaissance de Suzie Q (^^) dans un hommage aux "Marionnettes humaines" de Robert Heinlein : on se refait pas, l’auteur est un aficionado des récits horrifiques…
La team JoJo se déplace de Venise en Italie à Saint Moritz pour se voir rejoindre par une vieille connaissance…
Stroheim l’officier nazi revient sous forme de cyborg avec tout un attirail de gadgets anti-vampires ! Avec un nom pareil, c'est-à-dire celui du savant-cyborg allemand du "Mazinger Z" de Go Nagai), c'était presque sûr... Cela fait mal de dire ça, mais il assez fendard ce personnage qui a inspiré le Guile de Street Fighter… ^^
Le mangaka Hirohiko Araki poursuit sa mue artistique même si on sent encore tout le poids de l’héritage "Hokuto no Ken". Cela reste un peu bizarre de voir cohabiter des arrière-plans travaillés voir subliment réalistes, et un charadesign qui lorgne vers le baroque et le fantasque même s’il sait se faire très sérieux également…
To Be Continued =>
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