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Critique de Latias


Je recommande vivement la lecture du bienvenu "Histoires diplomatiques - Leçons d'hier pour le monde d'aujourd'hui" de Gérard Araud qui a pour objectif de "nourrir le réarmement intellectuel de l'opinion publique française face au renouveau de la politique de puissance qu'entraînent le retrait américain et l'émergence de nouvelles puissances".
Gérard Araud revient avec réalisme sur les moments clés de notre histoire moderne, il les éclaire d'un point de vue souvent original et en tire avec profondeur les leçons que notre pays doit en tirer pour sa politique étrangère.
Le livre est bien trop riche pour être résumé en quelques phrases et j'ai dû me limiter dans les citations que j'en fais par ailleurs. Pour donner le ton de l'ouvrage, voici juste quelques perles :
Sur l'Union Européenne :
"Pour caricaturer, les membres de l'Union européenne ont transféré des champs de bataille aux corridors de Bruxelles leurs querelles où elles sont résolues sur la base des rapports de force mais par le biais de procédures agréées et dans le respect de principes généraux qui défendent les intérêts majeurs de chacun."
"La coopération est l'état le plus naturel des relations entre voisins européens; elle n'exclut pas, à l'occasion, la concurrence voire la rivalité. Il ne s'agit ni de l'ignorer, ni de dramatiser mais de l'admettre et de le gérer avec lucidité et retenue."
Sur la relation entre la France et l'Allemagne "plus forte que jamais, en position d'imposer sa vision de l'avenir de l'Europe" :
"(…) en s'opposant à l'apparition d'institutions européennes fortes et en étant incapables d'assainir les finances publiques et d'adapter l'appareil productif à la mondialisation, les gouvernements français successifs portent une part de responsabilité dans l'effacement de notre pays aujourd'hui. L'ascendant de l'Allemagne est d'abord le fruit de la crise de ses partenaires, au premier rang desquels la France. Elle ne l'a pas cherché; il est le fruit de ses vertus, des faiblesses des autres et des circonstances.
La conclusion s'impose d'elle-même : la « question allemande » est aussi et peut-être surtout une « question française ». C'est à la France qu'il appartient de rétablir un partenariat plus égal. Elle doit le faire sans naiveté mais sans paranoïa."
Sur l'OTAN :
Les Européens doivent être conscients que "l'engagement américain sur leur continent ne repose pas sur une solidarité occidentale fondée sur des valeurs communes comme ils s'en gargarisent mais, de manière plus solide, sur la nécessité pour Washington de s'assurer qu'aucune menace ne puisse y apparaître.
Sur les racines de l'anti-américanisme français :
"La France se doit de manifester sa gratitude pour le rôle des États-Unis dans la libération du territoire national en 1944-1945 et elle le fait avec sincérité et force." mais "La reconnaissance de la France ne peut manquer d'être teintée d'amertume" car il y a aussi "le souvenir vague que non seulement les États-Unis étaient absents en 1939 mais que, tout au long de l'entre-deux-guerres, ils se sont comportés à notre égard comme des créanciers sourcilleux dont les sympathies allaient vers l'Allemagne"
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