Un printemps à Téhéran

Voici l'autre Iran, conservateur, et tout aussi réel que celui de Mohsen.
"La liberté, c'est d'être en sécurité dans son pays. C'est de ne pas ennuyer les autres. Si jamais quelqu'un me demande mon numéro de téléphone, je prend mon sac et l'abats sur sa tête", avertit Pouneh, 22 ans, étudiante en religion à Téhéran. Ses amis pouffent de nouveaux de rire. La jeune femme n'en a cure : "la pire choses pour une femme en tchador est qu'un homme la reluque." Derrière son voile noir qui la couvre de la tête au pied, l'étudiante n'en demeure pas moins coquette. Son tchador cache un petit foulard argenté se mariant parfaitement avec ses boucles d'oreilles et son vernis à ongle.

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Mohsen dégaine son portable pour se connecter à Instagram. Au diable la drague sur les ponts, sa page personnelle dévoile une galerie de selfies grâce auxquels c'est lui qui attire ces demoiselles. "Nous sommes en République islamique, mais qui respecte l'islam aujourd'hui en Iran ? ricane-t-il. Rohani ou qui que ce soit d'autre, rien n'a changé pour nous : on continue à faire ce que l'on veut."

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Les jeunes ne pensent plus à la politique. Ils ont compris en 2009 que ce régime allait rester, lance Hamed, la mort dans l’âme. La République islamique est née d’une révolution. Ses dirigeants savent pertinemment comment en éviter une seconde. Ceux qui ne sont pas contents s’en vont, les autres essaient de vivre du mieux qu’ils peuvent.