Tout d'abord, si Léon continua de m'insulter, il cessa de me frapper. Je n'en pris pas conscience tout de suite, mais, un soir, alors que je me couchais, je réalisai subitement que, depuis plusieurs semaines, mon beau-père n'avais pas levé la main sur moi. J'en fus soulagée, mais d'un autre côté, un instinct me soufflait de prendre garde. Je n'aimais pas les regards don, parfois, Léon m'enveloppait.
Je regardais Edmond bien en face. Pour une fois, je n'éprouvai aucune culpabilité, aucune honte. Au contraire, ce fut avec fierté que je déclarai :
- Pauline est la fille de Jean-Pierre. Nous devions nous marier lors de sa permission, en janvier. Pour que je ne sois pas fille-mère, mes parents m'ont obligée à épouser Léon, qui est un lointain cousin, et que je connais depuis toujours.
Je cachais soigneusement mes malaises, et il me semblait que personne ne se doutait de mon état. Florentine continuait de m'observer d'un oeil circonspect, mais elle le faisait déjà avant ma grossesse. Quant à mon père et à mon oncle Alfred, c'étaient des hommes, et ils ne prêtaient pas attention à mon aspect, ce qui me convenait parfaitement.
J'avais écrit à Jean-Pierre que je ne voulais parler de mon état à personne, et que seule ma mère connaissait la vérité.
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