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Critique de Cath1975


Tout commence comme dans un rêve coloré.
Anthéa une fillette de 12 ans vit dans un petit village du pays bamiléké au Cameroun.
Théa n'est pas brillante à l'école malgré toute sa bonne volonté mais la nature l'a dotée d'une imagination débordante, en plus de sa beauté fascinante.
Depuis peu, Théa est devenue conteuse. Mue par une force mystérieuse, celle que l'on surnomme désormais « la petite mère » a découvert le pouvoir des mots qui se révèle à travers les histoires qu'elle raconte avec passion devant des enfants subjugués, à l'ombre du kolatier.
Sous son impulsion, la magie opère et les personnages prennent vie, se matérialisent sous la forme de figurines qu'elle sculpte dans la terre rouge qu'elle affectionne tant.

Tous les mardis, Théa aide sa mère sur le marché. Une étrangère, une « dame blanche » aisée qu'elle croise régulièrement, s'apprête à rentrer en France avec son mari et ses deux enfants. Christine propose de l'emmener pour lui offrir une meilleure éducation, en échange d'un peu d'aide et de baby-sitting.

Cela aurait pu être un merveilleux conte de fées, une chance inespérée mais le titre est sans équivoque : Théa devient une proie.

Dès son arrivée à Paris, tout change.
Au mal du pays, s'ajoute la morsure de l'exil et le choc des cultures.
Tout va trop vite dans cette nouvelle vie au coeur d'un foyer instable sous la domination de Stéphane, le père de famille.
Le sentiment de ne pas être à sa place et surtout la honte de décevoir sa famille la tétanise et la réduit au silence. le piège se referme inexorablement.

Dans la première partie, Théa évoque avec innocence et naïveté son enfance au Cameroun, peuplée de ses histoires extraordinaires, de l'amour de ses parents, du rire de sa meilleure amie Diane, du regard énigmatique de Samuel, son amoureux discret.

Le temps de la liberté et des rêves est bien révolu avec son arrivée en France qui marque un tournant brutal. le ton change radicalement. C'est l'engrenage et la chute progressive dans l'esclavage domestique. Théa doit affronter les remarques insidieuses sur son devoir de « payer son voyage », la privation de liberté, le racisme. Sa beauté est loin d'être une alliée face à la violence des enfants et des adultes. Que l'Afrique lui parait lointaine et inaccessible !

Classé roman jeunesse, ce roman s'adresse néanmoins aux adolescents avertis et aux adultes. Dur et poignant, il frappe surtout par son réalisme et par le courage de la jeune Théa qui affronte seule son destin.

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