Nettoyer toutes les nuits les bureaux d'un grand ensemble, c'est le travail d'Eric Bonnot.
Il le fait sans trop rechigner, même si cela perturbe sa vie familiale. Et d'autant plus volontiers qu'il peut fourrer son nez partout, le plus librement du monde. Et même occuper un appartement à sa guise, durant l'absence des locataires. Il ferait d'ailleurs tout pour en jouir.
Même commettre un meurtre.
Des trois immeubles où il travaillait chaque nuit, à l'exception du vendredi et du samedi soir, Eric Bonnot préférait la Résidence Perrier. En général, il y pénétrait vers les 3 heures du matin et disposait de quatre heures pour faire le ménage dans les trois bureaux installés l'un au rez-de-chaussée, les deux autres dans les étages. Il commençait par l'agence de voyages, vidait les corbeilles à papier, les cendriers, essuyait les meubles, vérifiait la propreté des vitres et glaces intérieures — un laveur de vitres venait spécialement dans la journée pour la vitrine —, puis il passait à l'aspirateur