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Critique de chartel


Je suis resté interdit devant la puissance de cette langue. Ce recueil englobe plusieurs écrits (des années 20) d'Artaud : une correspondance avec Jacques Rivière (alors directeur de la NRF), L'Ombilic des Limbes, le Pèse-nerf, L'Art et la Mort, et des textes de la période surréaliste. Il y a donc une multitude de thèmes abordés, où dominent les obsessions de l'auteur : son questionnement face à la maladie mentale (angoisses, phobies et dépressions nerveuses) ainsi que l'univers troublé des rêves. Ces différents univers sont marqués par la douleur, la mutilation des corps, l'étourdissement des esprits face aux immensités tant extérieures qu'intérieures. D'ailleurs, son intérêt pour les rêves le porte à s'appesantir sur son intériorité. Assumant pleinement son narcissisme et son égoïsme, il utilise quasi exclusivement la première personne du singulier. On entre alors dans son corps, dans ses cellules nerveuses, dans ses angoisses et dans son âme. Et c'est dans cette chair troublée qu'Artaud atteint le sublime par la force de ses images, celles d'un espace intérieur aux interminables ramifications et aux arborescences infinies et entremêlées, celles de ses orages spirituels confrontant les éléments antagonistes de son corps : le soufre et la glace, la lave et le gel.
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