Que je suis triste. J'arrive à la fin de cycle, mais surtout, ce dernier tome se fait sans Elijah Baley. Je me suis attaché à ce personnage durant les trois précédents ouvrages. Cela fait trois semaines que nous vivons ensemble, lui et R. Daneel, de savoureuses aventures.
J'apprends dès les premières pages qu'il n'est plus de ce monde, puisque un siècle et demi s'est écoulé depuis « Les robots de l'Aube ». Une nouvelle qui m'a attristé, une sensation étrange pour un protagoniste fictif. C'est une preuve de l'efficacité d'Isaac Asimov.
Comme pour mieux démarrer le deuil d'un cycle riche sur le thème des robots,
Isaac Asimov ne choisit pas de suivre un personnage principal, mais plusieurs, bien que Gladia soit sur le devant de la scène. Les R. Daneel et R. Giskard sont humanisés. Autre fait étonnant,
Isaac Asimov se permet de luxe de nous faire voyager et nous faire découvrir les planètes Aurora, Solaria et enfin Baleyworld (le premier monde colonisé par les Terriens). J'ai par ailleurs bien aimé les explications, bien qu'un peu succincte, de la terraformation.
Les Spaciens sont sur le déclin, mais encore bien puissant, les Terriens sont sur l'émergence. La guerre semble inévitable, d'autant plus que dans chaque partie se trouve des militants qui ne souhaitent qu'une chose, détruire l'autre camp. Ce récit est bien plus complexe.
Des scènes rétrospectives viennent enrichir l'histoire. Elles sont les bienvenues et nécessaires, bien qu'elles laissent des questions en suspends. Dans l'ensemble, j'ai beaucoup aimé ce premier tome, mais il y a un passage qui m'a déçu. Il s'agit d'une scène où l'on voit l'équipage du commerçant. J'ai trouvé ses dialogues peu profonds, un brin superficiel et trop théâtrale.
Je fais un pas de plus vers de plus vers l'achèvement de ce cycle. Dans celui de Fondation, il n'y a pas de robots.
J'imagine qu'une fin triste attende les R. Daneel et R. Giskard. J'ai trouvé intéressant que les Spaciens, qui ne jurent que par les robots, deviennent une société affaiblie. On pourrait y déceler un certain parallèle avec tous les Empires antiques. Dès qu'une civilisation devient trop puissante, elle ne progresse plus. Or, tout ce qui n'évolue pas, finit par disparaître.
Je suis resté sur ma faim et j'ai hâte de me plonger dans le deuxième tome.