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Critique de Yvan_T


Tandis qu'à Strasbourg, les commanditaires de la cellule Poison découvrent avec stupeur les actions entreprises pour remonter la filière de prostitution des Balkans, sur le terrain, les agents se rapprochent dangereusement du coeur de la mafia de l'Est. Alors que Zoran part délivrer sa soeur Ana des griffes de Zani et sa bande, Claire Guillot se voit obligée d'aller boucler la transaction des filles commandées en Albanie sans son partenaire. C'est là , en territoire ennemi, que lentement, le piège se referme ...

Cet avant-dernier tome poursuit donc cette immersion policière dans le milieu de la prostitution. Cette mission d'infiltration de deux agents de la cellule Poison demeure somme toute assez classique et dévoile un réseau mafieux dont le modus operandi n'a rien de révolutionnaire. L'originalité de ce cette saga se situe plutôt au niveau du découpage. Construisant sont polar à coups de flash-backs, Laurent Astier brise la linéarité de son récit et s'amuse à livrer les différents morceaux dans le désordre afin de brouiller les pistes et de tenir le lecteur en haleine jusqu'à la fin. Si cette façon d'entretenir le suspense grâce à des allers-retours dans le temps permettait également de compenser une mise en place posée de l'histoire, force est de constater que les choses s'accélèrent lors de ce quatrième volet. Au-delà du regain de l'action, c'est surtout la descente aux enfers de Claire qui constitue l'intérêt principal de cet album. Si les conséquences psychologiques de la transformation de cette policière surdouée en prostituée n'étaient déjà pas négligeables, les événements de ce tome vont expliquer pourquoi elle est devenue une meurtrière de sang froid.

À l'inverse de ce scénario qui se déroule entre 1999 et 2007, les choix graphiques ne manqueront pas de surprendre. Un dessin pourvu d'un trait assez brut qui sied plutôt bien au genre polar, une trame en pointillée légèrement rétro et peu usuelle en bande dessinée franco-belge, mais surtout une colorisation un peu pop'art qui peut rebuter au premier abord, mais qui parvient finalement à créer une ambiance glauque, qui sied parfaitement au ton du récit. Chaque pièce du puzzle est à nouveau livrée dans une bichromie différente, délimitant ainsi chaque tranche temporelle servie au lecteur. Cette approche permet non seulement de baliser chaque saut dans le temps, mais confère également une atmosphère très particulière à cette saga.

Un très bon polar noir, au scénario classique, mais intelligemment servi et pourvu d'un graphisme judicieux.
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