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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce qui frappe avant tout dans ce beau roman sur l'amitié est la qualité de l'écriture de Michèle Astrud, au point qu'à plusieurs reprises, j'ai été obligée de revenir en arrière tant j'étais sous le charme de cette prose toute en finesse au point d'en oublier la trame du récit !
En revenant sur les lieux de son passé, le narrateur évoque la mémoire du garçon qui fût son seul ami. C'était un garçon brillant, il était bon élève, toujours premier en mathématique et en physique. Mais son seul but était de partir, tout lui semblait étriqué dans sa vie. Les études, le travail, la famille, une petite vie bien rangée, ce n'était pas pour lui.
Le narrateur au contraire était un enfant effacé et solitaire, sa mère directrice d'école n'a que peu de temps à lui consacrer, il se débrouille seul pour étudier.
Pour lui accepter une vie ordinaire allait de soi : « A quoi bon se révolter ? Contre qui se rebeller ? Je n'avais rien à dire, rien à demander. Je n'étais pas malheureux. »
Une amitié improbable va se nouer entre ces deux enfants tellement différents qu'on les avait surnommés : « le tigre et le vautour ».
Une lecture très prenante, à la fois par une écriture qui mène très bien ce parcours entre le présent et le passé. Mais aussi par les réflexions sur des questions qui touchent à la solitude, au malaise social d'une société individualiste.
Pas de règlement de comptes dans ce roman, pas de haine ou de larmes, juste des souvenirs, des jours de colère et des jours de bonheur, le récit d'une histoire.

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Roman que j'ai tout simplement dévoré tant le récit du narrateur, le protagoniste principal est prenant et prégnant.

Retour sur les lieux de son adolescence, le temps où le narrateur a construit une relation exclusive et réciproque avec celui qui fut son meilleur ami, mieux son frère et qu'un tragique concours de circonstances (qui se découvre tout au long du livre) va amener à la mort accidentelle de ce dernier.

Une enfance entre une succession de tours auprès d'un fleuve et une vie terriblement terne, seule la famille de ce meilleur ami, les rêves de fuite de ce dernier et l'ascendant qu'il exerce à l'encontre du narrateur ont donné sens à sa vie d'adolescence. Sens qui s'est définitivement perdu en une longue fuite en avant sans passion, avec colère et sans but depuis l'accident.

Le narrateur, maintenant jeune adulte, arrive des années plus tard dans ce décor sinistre alors que les tours qui abritèrent cette relation mi fraternelle, mi amoureuse passionnée sont maintenant désertes et vont être abattues. Il va squatter l'appartement qui vit cette passion adolescente éclore et se dévorer, tel un zombie, un être clochardisé pour revivre cette histoire. Alors qu'il n'était que passif, son ami n'avait cesse de le tourmenter pour qu'ils partent ensemble du jour au lendemain tel deux aventuriers modernes pour lesquels le mieux et la vérité sont ailleurs, c'est la somme des remords qu'il va égrener en alternant passage actuel et souvenirs passée. Renouant le fil de sa vie avec la soeur et la famille de son frère d'adoption, c'est probablement une raison de continuer à vivre qu'il vient ici chercher.

Bouleversant d'émotions, de rages, de colères, c'est aussi la critique d'une société qui n'offre pas toutes les chances à ceux qui y vivent, un plaidoyer pour une vie d'évasion, de recherche d'un avenir.

Très belle écriture, grand talent narratif et en évitant tous les pièges de la facilité, c'est en quelque sorte un roman d'apprentissage que nous découvrons ici.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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Pourquoi le narrateur revient-il dans cette tour où il a passé sa jeunesse, cette tour qui avec sa jumelle doit être détruite par implosion ? Il s'installe tout en haut, dans l'ancien appartement de son meilleur ami, son frère, celui qu'il a tué cinq ans plus tôt. Au milieu des ruines qui bientôt seront des cendres.
L'histoire se déroule entre béton et milieu aquatique, entre fleuve et cité, entre aujourd'hui et hier, dans des sentiments troubles d'amitié fraternelle aux contours vaguement homosexuels, entre peur et nostalgie, dans un mélange de sentiments et d'émotions savamment exprimés, par petites touches impressionnistes avec, toujours, l'eau pour trait d'union.

Un beau livre, triste, sans trop d'espoir, d'une écriture travaillée et fluide.
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Chaque lecteur a un prisme qui lui fait entrevoir un aspect d'une oeuvre littéraire. C'est certainement cela qui a m'a rendu ce texte si émouvant. J'y ai vu la prédominance de l'eau qui ne pouvait que ma captiver car je suis très sensible aux thèmes des quatre éléments.

Un fleuve, des noyades, des baignades, des régates, la piscine, l'alcool etc. tout rappelle l'élément liquide.

Cela induit une horizontalité dans le paysage la surface du fleuve est plutôt plate. Des parallélismes se font jour entre l'autoroute avec la circulation automobile et le fleuve avec les avirons. le parking et les berges du fleuve. La verticalité est représentée par les tours et les piliers du pont. Les tours qui doivent être détruites (présent) et les piliers qui plongent dans le fleuve et peuvent détruire (passé et présent).

La tour est vide comme un squelette sans âme, elle fait écho à l'absent dont l'âme semble encore présente. La tour est comparée à une stèle et le narrateur est hanté par le passé. Parler de son ami c'est parler des enfants qu'ils étaient alors le narrateur se replonge dans les souvenirs de son enfance qui l'on conduit vers son alter ego.

Le narrateur a une vingtaine d'année. Il a fuit pour vivre mais il a juste survécu. Il se retrouve plongé dans ce passé qui l'a conduit à commettre un acte irréparable.

Les derniers chapitres semblent plus chaotiques comme le combat intérieur auquel se livre le narrateur. Les émotions refont surface au cours de la narration pour atteindre l'apogée sur les derniers instants. Il est venu avec inconsciemment l'envie de tout mettre à jour pour se libérer mais il réalise que les principaux protagonistes ne veulent pas en entendre parler soit parce qu'ils sont dans le déni soit parce qu'ils ont pardonné. Va-t-il sombrer ou va-t-il trouver la rédemption dans les remous du fleuve. le narrateur a fuit sa ville natale et le fleuve pour aller vers l'océan qui ne lui a pas permis l'apaisement de sa conscience.

A la fin de ce roman je suis incapable de dire si les deux garçons ont un nom, comme s'ils formaient un tout… Seule Sonia a un prénom qui revient à de nombreuses reprises est mis en évidence. Sonia qui signifie la sagesse.

Voyage immobile dans le passé qui forme un contraste avec le fleuve qui coule.

Cet adolescent dans l'eau m'a fait penser à Ophélie par sa jeunesse et sa folie.

Mais le fleuve peut faire penser à la purification et à la rédemption, miroir de Narcisse on attend le moment où le narrateur va rejoindre son frère spirituel.

Michèle Astrud dans ce roman s'intéresse à certains aspects de l'adolescence. (2)

Le mal être de la jeunesse qui ne se reconnaît pas dans les valeurs de la famille et de la société. D'autre part, il y l'amitié à la vie à la mort, avec l'identification à l'autre, recherche de son identité sexuelle, pulsions qui peuvent engendrer une certaine violence surtout associé à l'abus d'alcool. L'alcool dans lequel ils cherchent à anesthésier leur malaise où atteindre un état second et dépasser les limites, pertes des inhibitions, aller plus loin dans tous les sens du terme. L'absence du grand frère et l'attente que cela engendre crée une ambiance d'angoisse.[...]
Lien : https://latelierderamettes.w..
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Après avoir lu le résumé, je m'attendais à une histoire qui me retourne émotionellement, et ce fut le cas.

En le lisant, on ressent de la colère, de la rage, de l'abattement, mais aussi beaucoup d'émotions positives que le narrateur nous fait passer à travers son récit.

Lorsqu'il revient des années après, dans cet endroit qui a vu le malheur arriver, qui a vu la mort de son meilleur ami qui quelque part était même un beaucoup plus qu'un ami, il erre tel un zombie en remontant le temps, en se rappelant tout ces événements qui ont amenés au jour du drame.

Nous voguons entre passé et présent, on en vient à s'attacher au narrateur, à cet homme effondre, voir détruit qui recherche finalement un espoir de pouvoir continuer à vivre, une raison valable d'envisager un futur.

Dans ce genre de livre, où ce l'on vit l'histoire à travers le narrateur, j'aime ressentir le fait d'avoir l'impression que j'ai la personne en face de moi, que c'est à moi qu'elle raconte son histoire et non dans les pages d'un livre. Il faut bien avouer que c'est tellement bien réussi, que je ne peux que franchement vous conseiller de vous aussi découvrir cette histoire.

Michèle Astrud a un talent de narratrice comme je n'en ai que rarement lu, en général il y a toujours un petit grain de sable qui vient gripper la machinerie, mais ici je n'ai honnêtement rien trouvé qui pourrait ressembler à ce minuscule grain de sable.

Si vous ne connaissez pas cette auteure, lancez-vous sans aucuns doutes, je vous la recommande.
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able moderne en plein coeur d'une cité faite d'immeubles démesurés. Michèle Astrud nous peint l'amitié de deux garçons issus de deux familles. Deux jeunes hommes qui se font engloutir par la vie dans cette cité, par cet univers trop oppressant dont aucune issue de secours ne semble possible, par cette eau marécageuse. La noyade. La disparition. L'engloutissement. La plume de Michèle Astrud emprunte et n'a de cesse de suivre cette longue descente dans les eaux. On n'en perd notre souffle. Notre respiration se saccade. Toujours plus, nous coulons avec eux avec ce sentiment d'avoir un boulet accroché à notre pied. Nous coulons …

Les déceptions seront grandes pour ceux qui ne parviendront pas à suivre ce chemin, qui se lasseront de cet imbroglio miroir de la nature humaine. Je vous conseille simplement, lecteur, de plonger dans ce roman. Tête baissée. N'intellectualiser pas trop. Laissez-vous simplement porter par les vagues de la plume de Michèle Astrud. Laissez-vous bousculer entre la mort et la vie, entre la raison et la folie. Appréciez.
Lien : http://leslescturesdespleenl..
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