AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de victoryhelene


Jérôme Attal nous propose ici un bien singulier voyage. Il s'agit de remonter le temps et de vivre le rythme effréné de l'Entre-deux-guerres dans le monde foisonnant de la Rive gauche parisienne.

Parce que le contexte est morose et que bientôt l'Europe va se couvrir d'un voile encore plus sombre, le milieu des artistes semble pris d'une frénésie extraordinaire. La guerre d'Espagne fait rage et le nazisme s'étend en cette année 1937, on a encore en mémoire le désastre de 14-18 et on craint un possible nouveau conflit. Mais Paris bouillonne de vie, de fêtes et de créations.

Jérôme Attal y embarque son lecteur, lui fait arpenter les rues, avenues et immeubles du Baron Haussmann, les cafés, terrasses ou même bordels... le lecteur visite littéralement l'architecture et le paysage urbain parisien. Il y croise aussi toute sa faune diverse et variée, en particulier les intellectuels et artistes comme Breton, Cocteau, Picasso... En cela, cette oeuvre est un tableau vivant et joyeux, mieux qu'un guide touristique !

Cette fiction, à la fois humoristique et tendre, met en scène deux figures de l'époque, Alberto Giacometti et Jean-Paul Sartre.
L'un est un Italien volubile au langage truculent, un séducteur, un amoureux, un passionné, un sculpteur qui compose les statues les plus petites possible.
Alberto a d'ailleurs le sang chaud et décide de se venger de Sartre qui aurait prononcé la phrase de trop, « Il lui est enfin arrivé quelque chose », alors qu'il vient de se faire broyer le pied par une Américaine dans une américaine.
Sartre se cherche. Il n'est pas encore le penseur de l'existentialisme mais il veut déjà se faire un nom. Il est laid, binoclard, orgueilleux, fourbe et se fait traiter de tous les noms par Alberto.
Le lecteur suit avec jubilation les péripéties de ces deux personnages drolatiques, qui se démènent dans cet univers haut en couleur.

Le langage est fleuri. Chaque phrase, chaque page, chacun des 37 chapitres est un tourbillon de drôlerie, un écrin d'envolées littéraires à déguster sans modération. Une gourmandise légère et aérienne qui promet un bon moment de détente.
Commenter  J’apprécie          143



Ont apprécié cette critique (12)voir plus




{* *}