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Critique de oiseaulire


"Istambul à jamais" est un roman partiellement autobiographique de Samuel Aubin qui vécut 4 ans en Turquie, animant, comme son héros Simon, des ateliers d'écriture de films documentaires en Turquie, dans le Caucase et en Asie Centrale.

Il évoque dans ce deuxième roman la vie de deux familles, l'une française, l'autre franco-turque, ou plus exactement kurde, un peu avant et au moment de la tentative de coup d'Etat militaire qui eut lieu en juillet 2016 ; il peint comme il a pu la vivre la terrible répression qui s'ensuivit, aggravée encore par les multiples attentats terroristes frappant à tout moment et en tous points de territoire, avec son monstrueux cortège de victimes et l'insécurité omniprésente.

Il met en scène l'action et la résistance d'une partie du peuple turc contre l'emprise du régime et expose les clivages et les difficultés rencontrées dans ce pays aux origines plurielles (anatoliennes, kurdes, arméniennes) qui font sa richesse, mais dont les traumatismes du passé restent encore présents aux esprits.

L'auteur est un amoureux de la Turquie, cela se sent dans son regard émerveillé sur une société courageuse et une ville (Istambul) belle, attachante et contrastée. A travers Simon il se pose la question de savoir comment peut naître ce sentiment d'être chez soi dans un pays où l'on n'a vécu que quatre ans : affinité avec une culture brillante, des gens chaleureux et ouverts, des paysages, le goût du café et des simits, des parfums, des rues, des échoppes, des places...
A tel point qu'un sentiment intense d'exil l'étreindra lorsqu'il devra rentrer à Villleurbanne : "La passerelle tangue légèrement. Simon s'arrête en son milieu, s'appuie contre la rambarde en fer. le Rhône est gris, puissant et... tout petit. Tellement petit à côté du Bosphore" et "Il s'était habitué à boire des expressos corsés et raffinés, il retrouve les lavasses des bars PMU. Mais il aime bien s'y installer. Il passe ses journées dans les cafés avec un grand cahier qu'il a ramené d'Istambul. Son stylo-bille noircit les pages".

Pas de jugements péremptoires, pas de leçons politico-morales ni de points de vue biaisés, pas de partis-pris orientalistes.

Voila ce que peuvent l'ouverture et l'amour.
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