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Critique de Saiwhisper


Il y a des livres puissants et touchants dont on entend peu parler. Des plumes justes, belles, travaillées, mordantes, engagées et provoquant directement des émotions. Des thématiques qui vous cognent de plein fouet quel que soit votre âge ou votre vécu. Il y a des perles littéraires que l'on a envie de placer entre toutes les mains. L'une d'elle est venue à ma rencontre dans le cadre de mon travail… Et là, le coup de foudre. Florence Aubry a réussi à me captiver avec son ouvrage dès le premier chapitre ! Malgré la couverture peu attirante, mais qui colle merveilleusement bien au contenu, se dissimule une histoire inspirée du film de « Blackfish » et de l'orque Tilikum qui a fortement touché l'auteure. Face à cette souffrance des animaux en captivité, elle a décidé de créer cette fiction avec l'imposant Titan noir… le moins que l'on puisse dire, c'est que le résultat est là : je pense que l'on ne peut que changer sa vision sur les parcs, les zoos ou encore les spectacles animaliers. Je connaissais certaines horreurs que l'on fait aux animaux cependant, j'étais apparemment loin du compte ! Entre la reproduction des cétacés révoltantes, les conditions de vie, l'euthanasie dès que les bêtes sont vieilles, blessées et plus rentables, le suicide animal, le dressage et bien d'autres actions tout autant scandaleuses, c'est à se demander pourquoi ces barbaries continuent…

Florence Aubry a judicieusement proposé un roman à deux voix. Lorsque les pages sont noires avec le texte blanc, c'est un inconnu qui parle et s'adresse à nous à la seconde personne du pluriel. Apparemment observateur, il explique ce que traversent et ressentent les orques, notamment Oscuro, une orque régulièrement attaquée et blessée par des femelles. Avec des mots durs, profonds, réalistes et bien choisis, le narrateur mystère humanise Oscuro en montrant ce qu'il a vécu et dans quel état il est. Ennui, solitude, folie, colère, haine et désespoir sont le quotidien de cette orque que la foule vient aduler le temps d'un spectacle. J'ai profondément été marquée par cette narration où chaque phrase était comme un coup de poing. Il se dégage tant de violence et de force dans sa façon de conter… On ne peut qu'être touché… Et quand on découvre enfin qui est cette mystérieuse voix pleine de courroux, c'est de nouveau la claque ! Lorsque le texte est noir sur pages blanches, on est aux côtés d'Elfie, une demoiselle qui a d'abord mis les pieds dans le parc océanographique du Ponant en tant que caissière à l'entrée. Très vite, sans qu'elle ait besoin d'une formation, elle va se retrouver avec les animaux, notamment les manchots qui vont lui faire comprendre l'envers du décor : la faim, la peur, le harcèlement animal et humain, le mal-être, etc. À ses côtés, le lecteur s'émeut et se révolte… mais il se doit qu'avec la couverture du livre, les manchots n'étaient qu'une première étape dans l'aventure d'Elfie…

Je trouve très bien le fait de sensibiliser et de dénoncer la face cachée de ces structures. Les personnages sont tous attachants, qu'ils soient humains ou non… le sujet est important, dérangeant et sensible. Même si la thématique peut faire peur, elle est traitée avec brio, crédibilité et justesse. Ce roman conviendra aux grands ados et aux adultes. (D'ailleurs, je compte bien suggérer ce titre à mon club des lecteurs dans l'une des prochaines sessions !) Une lecture qui éveille les consciences et pousse à la réflexion à découvrir d'urgence !
Lien : https://lespagesquitournent...
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