Une fois trois, tome 1

- À ton avis, il est vexé ou furieux ? Histoire que je me prépare à la suite.
- Je dirais furieux que tu l'aies vexé.

Donc le challenge actuel est de faire venir Alex ici. En présence de Matt, c’est là que réside toute la difficulté. Je tente quand même ma chance avec un texto.
Moi : Coucou toi. Tu peux passer à la maison?
Alex : Ça va? Un problème?
Plutôt normale qu’il s’imagine tout de suite un drame. Je pense que mes messages tardifs seront source d’inquiétude pour un bon moment.
Moi : Dans l’ordre, oui et non. Ne t’affole pas. Juste pour parler.
Alex : Avec qui?
Il est malin, il sent le coup fourré.
Moi : Nous sommes tous là. Nous venons de finir la réunion familiale. Ils sont au courant pour toi et Ben.
Alex : ??? Je dois me sauver au Canada?
Moi : Inutile, pas assez loin. Du calme, Matt et Wade voudraient juste te parler de la fameuse nuit.
Alex : Laquelle? Il y a eu celle avec toi chez moi, celleS de Ben et celle… enfin la dernière, la pire.
Moi : La dernière, c’est la seule qui les concerne.
Alex : Et après m’avoir soutiré des informations, ils vont m’enterrer dans le jardin?
Moi : Je ne pense pas, la terre est trop sèche pour creuser. Mais non, enfin! Viens.
Alex : J’appelle mon notaire pour finaliser mon testament, ensuite mes parents pour leur dire adieu, j’enfile une coquille et j’arrive.

-Bien, nous avons deux choix : soit on s'installe ici en guettant l'arrivée de tes frangins, soit on reste ici et on attend tes frères.
- Euh... Ce n'est pas un peu pareil ?
-Si, c'est juste pour donner l'impression que nous ne sommes pas bloquées. C'est psychologique.

-Donc, vous maintenez que vous avez rétamé les six gars? Nell taillée comme une asperge et toi de ton fauteuil?
-Voilà. C’est comme on vous le dit. Nous avons mis une raclée à ces six lopettes.

Attention, produit dangereux! Garçon à manier avec précaution.

-Détrompe-toi. Ça fait trois ans que je vis avec deux gars qui ne parlent que de toi, qui font tout en pensant à toi, qui prévoient tout en fonction de toi. Alors, sois-en sûre, je te connais. Et autant continuer sur la franchise, sache que je te voulais avant même de te rencontrer. À force de te farcir la tête, tes frères ont réussi à me faire craquer pour toi.

-Tu es mon Nord.

Il m’arrive d’avoir la sensation que, lors de notre conception, quelqu’un en a eu marre de tout faire trois fois. Il a eu la gentillesse de nous attribuer tous nos organes et de les placer au bon endroit, mais arrivé aux détails de la personnalité, il a tout jeté en vrac et chacun a pris ce qui lui est tombé dessus.

Nous avons tous le même éclat dans les yeux, celui du bonheur d’être ensemble. Ça se chamaille en riant. Nous revenons de loin, mais nous nous en sortons très bien.

Nous n' échangeons pas un mot, mais nous avons le même en tête : enfin !