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Critique de darkmoon


« Plus je vieillis, plus j'existe » Avec une phrase pareille, on est assuré de n'avoir que du plaisir avec ce petit livre de 175 pages où chacune apporte son petit lot de philosophie, de sagesse et de bien-être. Tout au long de ces pages, Marie-Louise Audiberti nous communique ses réflexions sur divers aspects de la vieillesse et la manière dont elle est ressentie par ceux qui la subissent : certains en vivent les difficultés comme une fatalité liée à l'âge et s'adaptent, d'autres voudraient se conduire comme s'ils étaient encore jeunes. Quelles sont les raisons fondamentales pour lesquelles nous sommes si souvent portés à nier cette réalité? Quels sont les défis que l'âge nous apporte à tous, tôt ou tard? Comment est-il possible de vivre cette tranche de vie d'une façon satisfaisante, enrichissante ou même épanouissante?

Ainsi donc, l'auteur présente dans cet essai non seulement ses réflexions sur ces troublantes questions, mais elle nous communique aussi une belle philosophie de bien vivre les années qui inondent nos vies : tout le monde vieillit mais peu de gens savent bien vieillir. « Bien vieillir » ; voilà bien un paradoxe ! Vieillissez, mais vieillissez bien !

Cette injonction de bien vieillir s'insinue dans le fait de savoir apprécier les petits bonheurs que nous offre la vie, ces bonheurs faits de petits riens, d'instants magiques. Ce sont des secondes, parfois des minutes, volatiles et fragiles qu'il faut capter. Il faut aussi avoir conscience de la fragilité des choses, « puisque rien ne dure, tout se vaut. », disent les ottomans. Nous avons toute la vie devant nous, pense-t-on à tort trop souvent. Or la vie est fragile. Tout passe, tout casse. Ayons la précarité de toute chose. « Ce qui est passé a fui, ce que tu espères est absent, mais le présent est à toi. » rappelle un proverbe arabe. Seul en effet le moment présent nous appartient. Nous devons en profiter et en jouir pleinement. Il est note seule vraie richesse et le seule que nous ayons le loisir de maitriser pleinement. Vivons chacune de nos journées comme si c'était la dernière. Et profitons de la vie en connaissance de cause. Et surtout, acceptons le temps qui passe. Car à force de courir après le temps et de pester après les années qui passent, nous avons tendance à oublier que le temps est aussi un allié précieux. Et pour ceux qui savent en faire bon usage, il offre mille réconforts. Alors ne gaspillons pas notre temps, utilisons-le comme il se doit, à nous accomplir, car il nous est compté. Et cessons de pleurer sur les jours en moins qu'il nous reste à vivre. « Demain est le premier jour du reste de ta vie. », chantait Etienne Daho. Et aussi, il faut accepter la mort, celle qui représente l'obsession des vivants. Molière a dit que l' « On ne meurt qu'une fois et c'est pour si longtemps. » L'auteur nous apprend à ne pas la redouter, car elle est la transformation de tout ce qui nait. Il faut vivre en conformité avec, la nature, jouir pleinement l'instant présent, pour que la mort nous paraisse moins redoutable. Comme les fruits, d'abord verts, murissent et tombent finalement de l'arbre, il faut accepter notre propre déchéance comme l'ordre des choses. Et enfin, pour que la vieillesse « ne soit pas une dérisoire parodie de notre existence antérieure, il n'y a qu'une solution, c'est de continuer à poursuivre des fins qui donnent un sens à notre vie ».

Merci à Marie-Louise Audiberti d'avoir écrit un tel chef d'oeuvre, humain, intelligent, poétique et philosophique !!
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