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Critique de OverTheMoonWithBooks


Romancière autodidacte oubliée qui a donné son nom à des établissements scolaires ou quelques rues, Marguerite Audoux a pourtant été une des première femme à obtenir le Prix Femina en mettant sur le devant de la scène des personnages qui avaient peu de place dans la littérature, ou du moins, qui voyaient leurs voix rapportées : les femmes ouvrières.

J'ai lu directement ce roman ne sachant pas qu'en réalité c'était la suite de son premier roman, Marie-Claire, mais cela n'a gêné en rien ma lecture.

Dans ce roman social digne d'un Emile Zola sans le côté flamboyant, les descriptions réalistes fines ou la richesse narratologique qu'on trouve chez son compère, Marguerite Audoux fait suivre à son lecteur le quotidien des couturières dans un atelier parisien ainsi que celui du couple qui le gère. Bien qu'on y trouve des personnages masculins, ils ont assez peu de relief. On suit autant la pénibilité du travail de ses femmes que les difficultés de gestion et d'adaptation à la concurrence que les habitudes des bourgeoises qui souhaitent s'afficher à la dernière mode et ont des exigences et pas le moindre égard pour celles qui confectionnent les merveilles uniques dont elles se parent.

J'ai trouvé ce roman très dynamique, avec une langue toute en simplicité et surtout très fluide qui retranscris les accent et dans lequel on sent une grande authenticité. Et une fois encore, sachant qu'elle ne disposait pas du cercle de relations de ses collègues masculins et qu'elle n'avait pas eu non plus accès à la même éducation, l'écriture d'un tel roman force le respect. J'ai particulièrement aimé l'ensemble des détails qui donnent à cette histoire son aspect si "vrai" et nous fait nous attacher aux personnages : les petites histoires entre employées, leurs vies personnelles parfois difficiles, les chansons qui ponctuent leurs journées.
Tout cela m'a rappelé des scènes de vie qu'on avait pu me raconter dans ma famille maternel, d'où le fait aussi que j'ai été aussi émue.

Encore une fois, cette lecture me fait déplorer cette invisibilisation des romancières au profit des hommes qui déjà avaient plus d'avantages que les femmes. Ce fut une bonne découverte, peut-être pas grandiose ni inoubliable, mais à l'heure où on parle de "fast fashion" , d'exploitation d'enfants et de femmes dans des ateliers de confections des pays du tiers-monde et de pénibilité des travaux manuels, le propos de ce roman résonne de façon très moderne.
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