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Critique de Marple


Persuasion m'a semblé assez différent des autres livres de Jane Austen que j'ai lus, Orgueil et préjugés, Lady Susan ou Northanger Abbey. Dans ceux-là, on se régale certes de la finesse de l'analyse psychologique et de l'ironie piquante, mais on a aussi un plaisir de midinette devant la belle histoire d'amour romantique...

Point de ça dans celui-ci, qui est d'une autre trempe et d'un autre genre. Bien entendu, il y est question d'amour, de mariage, de condition sociale et de relations humaines, car ce sont les sujets de prédilection de Jane Austen, auxquels elle s'est vraisemblablement intéressée toute sa vie.

Mais ce livre est plus mûr, plus sage, plus réfléchi, à l'image de son héroïne Ann, femme douce et posée de déjà 27 ans. L'ironie est toujours là, la famille d'Ann s'y prête à merveille, mais elle n'est plus gratuite, elle vise à montrer la différence entre Ann et les siens. De même, Ann n'est pas une jeune fille toute en vivacité et en joie de vivre, mais une femme qui par le passé s'est trompée et laissée influencer, qui en a payé le prix et qui y a réfléchi.

D'où des remarques très intéressantes sur la prudence, l'influence et la persuasion, ou encore sur la différence entre fermeté d'esprit et obstination opiniâtre bornée... Evidemment, on est chez Jane Austen et ces considérations ne prennent pas la forme d'un pensum moralisateur indigeste, mais plutôt d'une fable amoureuse tendre et profonde.

A certains moments, j'ai regretté la passion romanesque d'Orgueil et préjugés et les torrents de larmes qu'elle m'a fait verser. A d'autres au contraire, je me suis réjouie de trouver matière à réflexion, ainsi qu'un récit plus vraisemblable et plus fin. En tout état de cause, je n'ai pas épuisé le sujet et Persuasion m'a persuadée que je devrais le relire un jour...

J'ai beau voir ses explications sur les mariages arrangés, les dots et les situations exprimées sous forme de titre ou de rente, je ne comprends toujours pas comment une femme aussi manifestement brillante et intuitive en matière de relations humaines que Jane Austen a pu rester célibataire... alors que des bécasses comme Mary épousent des hommes riches et gentils comme Charles.

Challenge XIXeme siècle 3/xx et challenge Variétés.
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