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Critique de tamara29


Merci à Babelio et aux Editions Gallimard pour le roman « Les irréguliers » de Patrick Autréaux.
Ivan apprend que son ami Virgilio a été arrêté et emmené en tant que sans-papiers au centre de rétention de Vincennes et que celui-ci risque d'être expulsé le lendemain.
Virgilio est un jeune homme d'origine péruvienne qu'Ivan vient de rencontrer et qu'il connaît à peine. Et pourtant, sachant l'expulsion possible et imminente, il se précipite au centre de rétention.
Au cours du trajet, où chaque minute supplémentaire décuple l'inquiétude, le temps de l'attente puis de ces quelques minutes au parloir, ressurgissent des souvenirs liés à d'autres pertes : celles de son demi-frère et de sa mère. Souvenirs de relations difficiles, de ses souffrances et vexations, de ces tentatives de n'être pas tenu à l'écart.
Au fil des heures et des pensées, ce qui étaient pour nous, des images de relations familiales un peu brumeuses, se font un peu plus claires et compréhensibles. Se dévoilent des relations « irrégulières ».
Par des phrases courtes, ciselées, parfois poétiques, Autréaux montre les souffrances de cet homme, ses quêtes pour approcher ces deux êtres qui ont compté dans sa vie mais aussi ses manques. Et par l'entremise de la séparation prochaine d'avec Virgilio, il peut réussir enfin à se réconcilier avec son passé et les deux membres de sa famille, malgré leur décès, malgré l'absence.
L'univers des sans-papiers, et même sa relation homosexuelle avec Virgilio, sont finalement peu détaillés dans ce court roman. Ils ne sont que les déclencheurs des réflexions d'Ivan.
J'ai apprécié l'écriture poétique de l'auteur, ce texte aux divers thèmes d' «irréguliers ». Mais si je peux comprendre le choix de ce thème grave des sans-papiers telle une séparation violente que le narrateur ne peut contrôler et n'a pas le pouvoir d'empêcher ; cette séparation qui fait remonter en lui tout son passé et les autres séparations qu'il a vécues, je n'en ai pas moins été étonnée que ce sujet ne soit pas plus approfondi (ne pouvant le considérer comme anodin).
Certes, je ne pourrai plus me balader près de Vincennes sans une pensée pour eux. Pourtant, si j'ai pu apprécier ces phrases courtes, ces mots choisis qui marquent l'émotion d'Ivan, paradoxalement, que ce sujet ne soit pas traité plus en profondeur a été peut-être ce qui m'a manqué justement pour être totalement emportée.
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