Enfin j'ai saisi la leçon. N'importe qui peut trahir n'importe qui.
- J’aimerais que les choses soient différentes.
- Mes besoins et mes désirs sont deux choses très différentes.
Je voudrais tomber, heurter quelque chose de dur, de réel, afin d'atténuer la douleur dans ma tête.
- Je comprends, tu sais, insiste-t-il.
Vraiment ? Tu as déjà été arraché à ce tout ce que tu aimais ? On t'a déjà demandé de devenir quelqu’un d'autre ? De mentir chaque minute de chaque journée pour le restant de tes jours ? Tu sais ce que ça fait de ne pas être normale ?
- Ce que les miens infligent aux tiens est absolument intolérable et puise dans ce que l'humanité a de plus vil. Vous opprimer, vous condamner à un cycle infini de pauvreté et de mort, au simple prétexte que vous êtes différents ? Voilà qui n'est pas juste.
Et moi ? Qui aurais-je choisi ? Si rien de toute ceci n'avait eu lieu, si le maître de Kilorn n'était pas mort, si la main de Gisa n'avait pas été brisée, si rien n'avait changé... Si. Le pire mot au monde.
- Il te reste combien de temps ?
- Un peu moins chaque jour.
Dans les histoires, les vieux contes de fée, un héros surgit toujours pour rétablir la justice. Mais tous mes héros sont partis ou morts. Personne ne viendra me sauver.