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Critique de Zutto


Bon, encore une fois je vais vous le donner sans détour : Glass Sword m'a fait pleurer du sang tant il était mauvais. Et j'avoue avoir commencé le tome avec beaucoup d'appréhension et aucune attente. J'avais été totalement déçue par Red Queen et tout le monde s'accordait à dire que Glass Sword est le pire des quatre tomes. Chouette.

Du coup petit résumé, après les événements de Red Queen, Cal et Mare fuient Maven et sa mère à l'aide de la Garde écarlate. Après avoir flâné 5 min sur Tuck, une île occupée par les révolutionnaires, Mare décide d'aller chercher les rouges avec des pouvoirs (appelés sangs-neufs) qui figurent sur la liste que Julian lui a donné dans le tome précédent. Liste que Maven possède aussi, s'en suit donc une course pour sauver et recruter le plus de sangs-neufs, et blabh blah blah.

Le moins que je puisse dire c'est que ce livre est lassant au possible. Tout le 2e acte est répétitif. Chercher des infos sur le sang-neuf, infiltrer la ville où il habite, esquiver les attaques de Maven, le recruter, rincez et répétez. Entrecoupez ça de dialogues gênants, d'un carré (oups pardon, triangle maintenant) amoureux et d'une protagoniste SI SPECIALEMENT SPECIALE, vous avez Glass Sword. Vraiment, ce tome est un bouche-trou parce qu'il faut bien rentabiliser sa place de n°1 au New York Times Bestseller (cette liste n'a plus aucune légitimité), et capitaliser sur des tropes usés.


Dans le tome 1 nous savions peu de choses sur Norta, en particulier sur les raisons de la guerre contre la Région des Lacs… et on en sait pas plus dans ce tome. La guerre est juste un élément scénaristique pour créer de la tension et rendre les rouges plus misérables et les argents plus cruels. Comme je l'ai dit dans ma critique de Red Queen, une guerre ça coûte cher et c'est fait pour être gagnée, pas pour durer. Je n'ai aucune foutre idée de pourquoi les deux royaumes se battent (des ressources ? j'en sais rien), mais la guerre dure depuis cent ans et les deux royaumes sont prospères ? Ils envoient les jeunes rouges, pas entraînés, pas très forts vu qu'évidemment ils sont pauvres donc ils ont la peau sur les os, tout ça pour servir de chair à canon ? Si vous vouliez vraiment la gagner la guerre vous auriez envoyé des argents au front et en deux semaines c'est réglé.

Le worldbuilding est très, voire trop maigre. le bouquin s'est contenté de nous balancer des noms de villes et de régions aléatoirement en nous laissant vaguement imaginer l'emplacement, pareil pour les royaumes et pays avoisinants. On suppose que Norta est inspiré des Etats-Unis ou bien de l'Europe, que la Région des Lacs est inspirée de la Scandinavie (des grands blonds aux yeux bleus, SIIIIIIIII original) et que l'autre république dont j'ai oublié le nom doit sûrement être inspirée du Moyen-Orient. Encore une fois Aveyard ne brille pas par son originalité.

Et en parlant d'originalité, Glass Sword est simplement Golden Son, Divergente 2 et Hunger Games 3 fusionnés. Rien n'a été étonnant, spectaculaire ou même intéressant et j'avoue avoir souvent sauter les pages pour mettre un terme à mes souffrances. Et le « twist » à la fin ? Quand on sait que le tome suivant s'appelle King's Cage... et même en ne le sachant pas, j'avoue qu'à partir de la mort d'un certain personnage , j'ai tout simplement arrêté de lire et je me suis contenter de regarder les quelques mots clés de la page et de les tourner sans grand intérêt.

Au niveau de l'écriture, honnêtement je sais que Victoria Aveyard était (est toujours ?) une scénariste. Mais faut que quelqu'un lui dise qu'écrire un scénario ou un storyboard ça n'a mais totalement aucun rapport avec écrire un bouquin. le scénar d'un film est fait pour être vu pas lu. Les scènes d'actions étaient totalement confuses, certaines s'arrêtaient en pleine action comme si on avait un cut de la caméra, et à un moment j'étais tellement perdue que j'ai juste lu les dialogues.

D'ailleurs les dialogues, et les descriptions parlons-en. Aveyard est atteinte du même syndrome que Sarah J. Maas, c'est le syndrome de la citation stylée aiguë. C'est hyper simple, Aveyard essaie SI FORT de faire ressortir chaque mot, chaque phrase, prononcée ou pensée afin d'impacter le lecteur pour qu'il court se le tatouer en gros sur le front que ça en devient risible.
« N'importe qui peut trahir n'importe qui », répété à outrance dans Red Queen, qui continue son bonhomme de chemin dans ce volume, « Nous paraissons faibles, parce que nous le voulons. », le nouveau gimmick de cette série, répété et répété et répété encore jusqu'à ce que les mots perdent leur sens, « La petite faiseuse d'éclairs », clairement piqué à Hunger Games (« La fille en feu »), « Si je suis une épée, je suis une épée faite de verre, et je sens que je commence à me briser. », Glass Sword, épée de verre, ahah tu l'as ? Tu le ressens mon symbolisme ou pas du tout ? Victoria Aveyard tend aussi à abuser purement et simplement de l'italique. L'italique normalement, sert à mettre en avant quelque chose, partager les pensées d'un personnage ou juste distinguer un nom propre. le récit est à la première personne donc nous voyons l'histoire avec les yeux de Mare et nous connaissons toutes ses pensées. Et l'autrice trouve le moyen de mettre une phrase sur deux en italique, juste pour être bien sûr qu'on capte la densité et l'impact des pensées de Mare. Et bien souvent ce sont des pensées comme « A gauche, Mare » ou « Tu as laissé le rôti dans le four, idiote ». J'exagère un peu, mais je serai la dernière étonnée de voir ça dans un des prochains tomes. 😂
Toujours un effet de la citation stylée aiguë, les comparaisons et plus globalement le style d'écriture « fleuri » de l'autrice me fait énormément rire. L'autrice essaie de nous pondre des comparaisons hors du commun qui en deviennent insensées et ridicules. Un des meilleurs exemples reste quand même : « Son couteau luit à sa hanche, aussi froid et affûté que les glaçons, crocs plantés dans les ombres de la forêt ». Quand j'ai lu ça j'étais obligée de rire, je sais pas si c'est la traduction, l'autrice ou les deux mais bordel de merde, des trucs comme ça y'en a littéralement à chaque page.
Pour les dialogues, au mieux sans saveur, au pire super gênants (Maven est le roi de la gêne à ce niveau-là mais on y viendra après).

L'autrice adore aussi se répéter dans ses formulations, et on verra souvent apparaitre des choses comme « Grâce à la défunte Lady Blonos » ou, « Les cours de Lady Blonos » ou « Lady Blonos, tuée à cause de mon secret » ou alors « Maven est un menteur », « Maven ment comme il respire », « Maven et sa mère diabolique », « Cal est un guerrier, Maven est doué pour la politique » ou encore « prince exilé, prince déchu, prince de feu » rincez et répétez sur 444 pages.

L'autrice préfère nous dire les actions et les réactions que nous les montrer et les décrire et c'est un énorme problème pour rentrer dans l'histoire.
Et du coup comme je ne fais que parler de lui depuis quelques paragraphes, on va donc se poser deux minutes pour qu'on m'explique à quel moment je suis censée : option n°1 craindre Maven ou option n°2 le ship avec Mare. Pour moi, Maven est et restera la marionnette de sa maman. Ce personnage est tellement, TELLEMENT ridicule je ne peux juste pas le prendre au sérieux. C'est un roi de 15 ans (16 ?) qui a à peine des poils sur le torse et décide de remuer ciel et terre et d'envoyer ses citoyens mourir en deux secondes à la guerre (en toute connaissance de cause) parce que « bouhou Mare, reviens-moi s'il te plaît ».. J'avais dit dans ma critique de Red Queen qu'Elara, la mère de Maven était juste un cliché de méchante mais Maven est bien au-dessus. Il joue dans la catégorie bad boy/possessif/tout puissant mais n'a ni le charisme ni les épaules, surtout quand la narration s'obstine à vouloir le ridiculiser. Genre on lit une scène avec lui, remplie de tension, oserai-je même mentir en disant suspense, et puis l'autrice décide de se dire « naaah, on va rappeler aux lecteurs que Maven est un gamin quand même », et sa couronne glisse de sa tête parce ? Déjà il a sa couronne sur la tête h24 et c'est totalement débile. Une couronne c'est lourd et en plus tu la porte sur un champ de bataille ? Tu sens pas que tu seras gêné ? J'espère que y'a des guérisseurs pour tes cervicales par que oh boy… Mare et Cal ne font que répéter à longueur de journée à quel point c'est une bête de stratégie, un garçon fourbe, doué pour la chose politique, mais en genre 6 mois de règne il n'a fait que courir après Mare et détruire tout sur son passage. Quelle politique, incroyable.

Son frère Cal n'est pas mieux loti. J'avais bêtement pensé qu'après avoir été manipulé, forcé d'assassiner son propre père, avoir affronté les plus grands soldats Argents dans l'arène du Caveau des Os, être déchu de son trône et exilé, ainsi qu'être en cavale avec une bande de révolutionnaires rouges qui auraient adoré te faire la peau, Cal aurait développé une personnalité, mais non. J'avais aussi bêtement pensé que Aveyard en aurait profité pour, je sais pas moi, parler de santé mentale et de traumatisme ? Ah si, excusez-moi, on me dit dans l'oreillette que Cal fait des cauchemars. Mais qui ont l'air de ne pas trop le fatiguer vu qu'il est toujours frais et pimpant le lendemain. J'en attendais peut-être trop de Joueur n°1 dans le triangle amoureux. Tout est centré autour de Mare, un peu autour de Maven, mais surtout Mare, et malgré toutes ces fois où il s'est répété que ce n'est pas sa guerre, qu'il ne tuera pas d'Argents, on ne voit les paroles pas les actes on dirait. le fait que son personnage soit si peu développé n'a pas laissé beaucoup de place à un éventuel changement/évolution de sa mentalité, il est exactement, foncièrement pareil que dans le premier tome, même après tout ça, et mon petit doigt me dit que s'il retrouve son trône un de ces quatre il ne bougera peut-être pas grand muscle pour arranger la situation des rouges.

Farley, un personnage que j'ai détesté dans le premier tome, a au moins subit plus de développement et d'évolution, même si honnêtement j'ai déjà lu son arc narratif dans à peu près toutes les dystopies/fantasy young adult.

Shade était correct. Il a passé la moitié du bouquin blessé l'autre moitié absent . En soi c'était plus un outil scénaristique qu'un personnage à part entière et son pouvoir (qui est grosso modo la téléportation) a été le pansement magique dont Aveyard a usé et abusé.

Aussi, Kilorn, en y réfléchissant bien a été probablement le personnage ayant le plus évolué avec Farley, même si au bout du compte il reste oubliable.

Cameron m'a fait rire pour son honnêteté brutale (parce que ceux qui disent à Mare ses quatre vérités ont toute mon attention), mais elle n'a pas été présente bien longtemps, donc à voir.
Toutes les autres recrues sont oubliables (et ont été oubliées), elles sont juste un adjectif voire juste un nom sur le papier et hop, emballé c'est pesé.

Le Colonel… faut-il vraiment épiloguer sur ce personnage, vu et revu maintes fois ? Quant au Conseil, j'ai la ferme impression qu'il sera bien inutile comme dans 95% des « Conseils » dans les dystopies/fantasy.

Quant à Mare, c'est un boulet. Elle passe tout son temps à dire à quel point elle est spéciale, à quel point ses éclairs sont fatals, à quel point elle est si badass et si puissante et blablabla. Pour elle, elle est le centre du monde, tout gravite autour de la petite faiseuse d'éclairs et c'est incroyable comme elle peut être égoïste et stupide. « J'ai l'impression d'être un poisson particulièrement idiot qui passe de hameçon en hameçon sans jamais retenir la leçon ». C'est pas moi qui le dit, c'est elle. Que dire sur ce personnage qui n'a pas été déjà dans dit dans Red Queen ? Vraiment insupportable, incroyablement pleurnicharde et égocentrique.


AU FINAL, que devons-nous retenir de tout ça ? Qu'une jolie couverture et des tropes usés vont vous donner une place de choix dans le NYT Bestseller, ainsi qu'une équipe marketing qui promeut agressivement votre bouquin. Glass Sword a volé des années de ma vie que je ne reverrai jamais. Je n'ai absolument pas hâte de lire King's Cage.
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