>
Critique de Blok
1914 ; Une guerre par accident
un livre de plus pour essayer de démêler le fatal enchevêtrement des causes qui, par un beau mois de juillet, conduisirent l'Europe à l'abîme. Et, comme toujours, il n'y a pas d'explication, ou plutôt il y en a trop, tout le monde est responsable, ou personne, nul n'a voulu cela, et pourtant tous,y ont contribué, par leurs actions ou leurs omissions.
Pour relater le cours des événements,Ayache nous présente, les uns après les autres, et au jour le jour, les dramatis personae et nous les montre dans leurs oeuvres, de manière très vivante., On passe des rues de Sarajevo au cabinet des puissants du monde, empereurs, rois, présidents, ambassadeurs, officiers, banquiers...
D'abord personne ne comprend, on s'agite, on agit, on réagit, on assiste à des fêtes aussi, à des régates, on va prendre les eaux... et puis tout s'accélère on voit qu'on est emporté, et que maintenant on ne s'arrêtera plus. Et pourtant, presque a tout moment, sauf à la fin, il y aurait eu quelque chose à faire, quelqu'un pouvait stopper la machine, mais personne ne l'a vu ou ne l'a voulu
Ayache n'accable personne, il dit que ces hommes n'étaient pas plus mauvais que d'autres, pas plus incompétents, ce qui est terrible, parce que si c'est vrai tout peut recommencer ; tout a d'ailleurs recommencé, une fois jusqu'ici,
Il dit aussi que malgré tout rien n'était inéluctable, parce que d'autres crises avaient tourné différemment,
Certains sont plus coupables que d'autres, tel le Chancelier d'Autriche, Berchtold, auteur de l'ultimatum à la Serbie. D'autres auraient pu et voulu faire quelque chose, mais ils en ont été empêchés par des raisons contingentes, tels Caillaux, pris dans les rets d'un lamentable et derisoire scandale.
Et en même temps, quand on lit ce livre, quand on vit ce livre, car il est d'une lecture passionnante, on étouffe, on rage. Ah les imbéciles, ah les misérables ! Quand même, quand même.Lord Grey, un des rares à avoir essayé, fit ce constat à la fin : "Les lumières s'éteignent dans toute l'Europe. Elles ne se ralumeront pas de notre vivant"
Im
Ce livre, il n'est pas indifférent de ce lire, aujourd'hui, en ce beau mois de mai, plutôt qu'en un autre mois d'une autre année. Aujourd'hui aussi, des événements se déroulent, des choses sont faites, qui interagissent, chaque action entraînant une réaction, et le tout tisse une trame dont tout le monde est responsable.
Espérons que dans un siècle, il n'y aura pas un lecteur qui ragera aussi en lisant un ouvrage sur les événements de notre époque.
Si, du moins, il y a toujours des livres en 2122. Et des gens pour les lire.
un livre de plus pour essayer de démêler le fatal enchevêtrement des causes qui, par un beau mois de juillet, conduisirent l'Europe à l'abîme. Et, comme toujours, il n'y a pas d'explication, ou plutôt il y en a trop, tout le monde est responsable, ou personne, nul n'a voulu cela, et pourtant tous,y ont contribué, par leurs actions ou leurs omissions.
Pour relater le cours des événements,Ayache nous présente, les uns après les autres, et au jour le jour, les dramatis personae et nous les montre dans leurs oeuvres, de manière très vivante., On passe des rues de Sarajevo au cabinet des puissants du monde, empereurs, rois, présidents, ambassadeurs, officiers, banquiers...
D'abord personne ne comprend, on s'agite, on agit, on réagit, on assiste à des fêtes aussi, à des régates, on va prendre les eaux... et puis tout s'accélère on voit qu'on est emporté, et que maintenant on ne s'arrêtera plus. Et pourtant, presque a tout moment, sauf à la fin, il y aurait eu quelque chose à faire, quelqu'un pouvait stopper la machine, mais personne ne l'a vu ou ne l'a voulu
Ayache n'accable personne, il dit que ces hommes n'étaient pas plus mauvais que d'autres, pas plus incompétents, ce qui est terrible, parce que si c'est vrai tout peut recommencer ; tout a d'ailleurs recommencé, une fois jusqu'ici,
Il dit aussi que malgré tout rien n'était inéluctable, parce que d'autres crises avaient tourné différemment,
Certains sont plus coupables que d'autres, tel le Chancelier d'Autriche, Berchtold, auteur de l'ultimatum à la Serbie. D'autres auraient pu et voulu faire quelque chose, mais ils en ont été empêchés par des raisons contingentes, tels Caillaux, pris dans les rets d'un lamentable et derisoire scandale.
Et en même temps, quand on lit ce livre, quand on vit ce livre, car il est d'une lecture passionnante, on étouffe, on rage. Ah les imbéciles, ah les misérables ! Quand même, quand même.Lord Grey, un des rares à avoir essayé, fit ce constat à la fin : "Les lumières s'éteignent dans toute l'Europe. Elles ne se ralumeront pas de notre vivant"
Im
Ce livre, il n'est pas indifférent de ce lire, aujourd'hui, en ce beau mois de mai, plutôt qu'en un autre mois d'une autre année. Aujourd'hui aussi, des événements se déroulent, des choses sont faites, qui interagissent, chaque action entraînant une réaction, et le tout tisse une trame dont tout le monde est responsable.
Espérons que dans un siècle, il n'y aura pas un lecteur qui ragera aussi en lisant un ouvrage sur les événements de notre époque.
Si, du moins, il y a toujours des livres en 2122. Et des gens pour les lire.
