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Critique de BazaR


BazaR
12 septembre 2016
C'est Tatooa qui, en écrivant récemment une critique sur Ayerdhal, m'a inoculé l'envie d'aller moi aussi découvrir l'auteur. Chance ! Les Moutons Électriques publient justement cette novella (ou ce roman court, je ne sais pas). C'est l'occasion.
Eh bien je me suis régalé.

Ce roman suffit pour classifier Ayerdhal dans la liste des auteurs français de l'imaginaire « à message », comme Damasio, Ligny ou Dufour. Il en ressort une aversion ou du moins une déception envers nos sociétés consuméristes et surtout envers ceux qui s'en accaparent le pouvoir et les richesses. le message que j'ai saisi résonne fort aujourd‘hui bien qu'il ait été écrit à la fin des années 90 (bravo l'artiste) : méfiez-vous des technologies de l'information et de la communication à outrance, vous pourriez y perdre votre âme et faciliter le contrôle des nantis.

Mais Ayerdhal prouve que l'on peut emballer un message sérieux dans un écrin grand luxe, car il ne sacrifie pas au plaisir de lecture. Station spatiale contrôlée par l'ONU, terroristes, anti-terroristes, infiltrés ; le suspense est palpitant et l'action à tous les coins de page. On est dans un thriller technologique limite cyberpunk dopé à la sauce thriller extrêmement efficace. Sur aussi peu de pages, il arrive à alterner plusieurs points de vue, à nous rendre attachants ses personnages et, alors qu'on quitte Asunción, à nous donner envie de la retrouver alors que l'on aborde Vlad dans le nouveau chapitre et vice versa. Ayerdhal parvient même à distiller quelques instants d'humour qui m'ont plié de rire.

Consciences Virtuelles se termine sur une note positive là où Les Marteaux de Vulcain de P.K. Dick commençait sur une note négative. Cela a trait aux Intelligences Artificielles et à l'option de leur laisser le contrôle de nos vies. On échange l'illusion de liberté de fait manipulée par quelques magnats contre l'absence de liberté contrôlée par une « plus que machine » dépolluée des émotions. de quoi écrire encore des tonnes de bonnes histoires.
Mais Ayerdhal n'a pas besoin d'en faire des tonnes : il maîtrise l'art de jet de la novella, et cela me va parfaitement.
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