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Critique de Laureneb


Dans le village de Claquebue, on ne parle que de ça…
« Ca », le sexe, la sexualité. Celle des animaux aux champs avec le taureau assisté par le vétérinaire pour aller à la vache ; celle des objets animés qui ont tous, pour certains obsédés du sexe voyant des allusions partout comme Ferdinand, qui trouve des allusions sexuelles dans un trou dans la terre ou dans la forme d'une serrure ; celle de la Narratrice de l'histoire, une jument. Mais ce n'est pas une jument vivante, même si elle est l'a été, c'est le portrait de la jument, avec du liquide séminal de l'artiste mêlé à la peinture, ce qui lui a donné des désirs érotiques. le curé parle de sexualité à ses paroissiens pour les dissuader de s'approcher de leur femme ou de leur mari, les menaçant de mauvaise récolte et de ruine s'ils ne se contiennent pas.
On en parle, et on le fait. Entre un père et sa famille, par « tradition », entre un frère et sa soeur qui se montrent leurs parties intimes, entre voisins, avec l'envahisseur prussien… l'important, c'est de satisfaire ses désirs, de prendre du plaisir, que ce soit dans les champs ou dans un lit, avec une femme maigre ou une à grosses fesses. Oui, les événements sont crus, mais le ton est plus grivois et paillard qu'obscène ou vraiment érotique, il y a beaucoup d'humour dans ces descriptions et ces actes, avec un style particulièrement plaisant – sauf la scène de tentative de viol sur la jeune Juliette qui installe une atmosphère angoissante.
Mais le roman ne parle pas que de « ça », sinon je n'aurais pas apprécié. C'est toute une époque qui est reconstituée, dans son contexte spatio-temporel. L'action se passe dans un petit village paysan qui se transforme, avec des liens de plus en plus étroits avec le gros bourg. L'industrie s'installe peu à peu, avec le chemin de fer. Les jeunes gens partent travailler à la ville ou rejoindre l'armée. Et surtout, nous sommes dans les débuts de la IIIème République, avec ses luttes entre cléricaux et républicains, qu'ils soient notables modérés ou socialistes enragés. On croise donc les figures familières et attendues dans ce contexte, le curé, le député, le maire, l'instituteur…
Cependant, j'ai trouvé le texte un peu long d'une centaine de pages peut-être, un peu répétitif, même si le style rend la lecture savoureuse.
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