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Critique de Gemlyr31


Grand classique de notre patrimoine littéraire écrit en 1948 ou quand libération rime avec épuration (rime riche !), et assurément le meilleur livre que j'ai lu cette année.
Roman sous forme de pamphlet et de réquisitoire implacable sur une sombre période relativement récente et peu flatteuse de l'histoire de France et qui pourrait sous certains aspects faire écho à l'époque actuelle ou à un possible avenir. L'Histoire a parfois tendance à se répéter et on pourrait dans des circonstances similaires voir ressurgir toute l'étendue de la connerie humaine qui, de nos jours, serait portée au centuple à voir comment la bêtise et la haine circulent sur certains réseaux sociaux.
On le sait bien l'homme est capable du pire comme du meilleur, c'est pour cela que ce roman sert de repère, de mise en garde, en tous cas moi je l'ai pris comme tel. Un petit examen de conscience de temps en temps ça ne peut pas faire de mal, au contraire, et la littérature sert aussi à ça.
Pourtant au-delà du contexte pesant et malfaisant de toute cette histoire, le roman ne souffre d'aucune lourdeur tant les personnages et les situations sont à la fois rocambolesques et tout à fait crédibles, on peut dire que tout le monde en prend pour son grade.
Et que dire du style ? Un régal, un véritable plaisir de lecture agrémenté ici et là de savoureux dialogues, aussi je ne peux m'empêcher de finir ce petit billet sans faire part de cette drôle de citation extraite du XIIIe chapitre:
"Toute littérature était suspecte à Arcambaud, mais il se défiait surtout de la littérature romanesque qu'il considérait comme l'un des plus grands fléaux de l'époque. On ne peut pas, disait-il assez littérairement, être à la fois dans l'arène et sur les gradins; lire des romans, c'est voir la vie en spectateur et c'est perdre l'appétit de la vivre pour son compte. Il affirmait que les romans, même et surtout les bons, avaient tué en France le désir d'entreprendre, abruti la bourgeoisie et conduit le pays à la défaite de 1940".

Les fervents lecteurs de Babelio apprécieront...
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