Citations sur La Boutique Vif-Argent, tome 1 : Une Valise d'étoiles (20)
Je ne sais pas très bien comment vous expliquer qui je suis, mais disons que les choses se sont passées à peu près comme ça: j’ai un ami spécial qui n’a jamais besoin de rien. Déjà, quand nous étions petits, s’il voulait un vaisseau spatial... il le dessinait... Mais il le dessinait si bien qu’on aurait dit un vrai.
Nous montions dedans, et faisions un beau voyage autour du monde. Un jour, en volant dans un biplan étincelant qu’il avait peint en rouge, à peu près comme celui du Baron Rouge, mais plus petit, nous avons failli nous écraser sur un gigantesque volcan qu’il venait justement de dessiner. Quand il avait sommeil, il esquissait un lit à quatre pieds... dans lequel il rêvait jusqu’au matin. Il gardait sur lui un magnifique crayon en bois à deux pointes, toujours parfai- tement bien taillé.
À présent, cet ami est parti pour la Chine, mais, avant de partir, il m’a laissé son crayon magique !
[...]nous étions tous les quatre paralysés par l'émotion. Qui n'est autre que la forme la plus simple, et la plus complexe, de la magie.
MORT QUI PARLE
Le Mort qui parle est une poudre composée pour deux quarts de salnitre, pour un quarts de cristaux de lazzarite et pour un quart de dragonite automnale. Sa formule est due au COMTE DE CAGLIOSTRO, qui l'élabora à l'ombre du VESUVE au XVIIIe siècle. Dispersée en éventail sur la tombe d'une personne , elle permet de rappeler brièvement son esprit (s'il n'a pas été anéanti par d'autres sortilèges) et d'avoir une petite conversation avec lui...
J’avais entendu dire un jour que la peur attire plus que la joie. Que l’horreur fascine. C’était sacrément vrai. J’étais partage, tiraillé entre le besoin de m’echapper le plus vite possible, et celui de rester, de regarder.
J’avais toujours pensé que le destin était tres lache. Je le voyais comme un monsieur malveillant qui multipliait les coïncidences, pour son compte, afin de vous faire croire que les choses arrivaient par hasard, alors qu’il avait decidé de tout.
Je me dis que la seule difference entre une ecole et une prison, c’est qu’avec un peu de chance on peut sortir de prison en moins de cinq ans.
Je lui serrai la main, et une vague de chaleur irradia de ma paume jusqu'à mon cou, puis redescendit en se diffusant dans tout mon corps. Tel un sachet de thé plongé dans l'eau et dont la couleur ambrée se répand tout autour. Je pouvais presque sentir le parfum du jasmin s'insinuer en moi.
Le révérend Prospero était l’une des institutions du village. Il avait baptisé tout le monde, confessé ceux qui voulaient se confesser, marié ceux qui voulaient se marier, et donné l’extreme-onction a ceux qui voulaient vraiment s’en aller.
Au bout d’un mois de travail à peine, on m’avait déjà licencié. Parfaitement ! Même si le révérend Prospero n’avait pas employé
directement le mot « licencié », et qu’il avait essayé de me faire croire que j’avais bien travaillé, le fond des choses était que je ne pourrais plus être facteur à Applecross.
– Viens avec moi, mon garçon..., commença-t-il en posant la main sur mon épaule pour m’accompagner doucement, alors qu’en fait il me poussait. Allons parler à Jules, tous les deux.
Le problème du révérend Prospero, c’est qu’il ne s’apercevait pas qu’il me poussait, il ne se rendait pas compte de sa force. Il mesurait presque deux mètres, avait un regard enflammé et parlait d’une voix forte, de celles qui n’admettent pas de réplique.
- Et quel est le problème ?
- Mais Aiby ! Les arbres ne poussent pas en une seule nuit !
- Remarque, hier, il a plu, observa-t-elle.