AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Bigmammy


Moins de deux ans … c'est la durée moyenne d'activité d'un ou d'une ministre de la Culture au cours des dernières années … A part André Malraux, Jack Lang ou Frédéric Mitterrand, de qui nous souvenons-nous ?

J'apprécie Roselyne Bachelot : elle est née moins d'un trimestre après moi, elle déploie en toutes circonstances une énergie fantastique et un humour ravageur, c'est une femme constante en ses idées politiques : de droite, certes, mais qui a soutenu le droit à l'avortement, le mariage pour tous et le PACS au grand dam de ses amis politiques.

Comme nombre de ses prédécesseurs ministres mais avec infiniment plus de légèreté (Michel Barnier, Bruno le Maire, entre autres), elle livre ici ses souvenirs, à la fois plaidoyer pro domo, testament politique et autocritique, en un pamphlet plein de saveur et, à quelques exceptions près – Benjamin Biolay – pas méchant.

L'intérêt de l'ouvrage réside dans sa démonstration des missions d'un ministère de la culture sous la cinquième République, son importance économique au sein des territoires, sa lutte contre le parisianisme et une meilleure répartition des crédits entre les secteurs soutenus – voire biberonnés – par l'argent public : cinéma, musique, spectacle vivant et compagnies théâtrales, festivals, livre, jeunesse, musées, défense des droits d'auteurs, entretien du patrimoine …

Pendant ces 682 jours, Roselyne Bachelot a été essentiellement confrontée à la crise sanitaire qui a vu fermer toutes les salles de spectacles et trouver des solutions innovantes pour soutenir les artistes contraints à l'arrêt de leur activité. Elle se montre particulièrement critique devant ceux qui refusèrent de reconnaître la culture comme un « bien essentiel », fustige l'abondance de l'argent public qui génère gaspillages et mauvaise répartition des investissements.

Sa vision de l'intérieur de la dégénérescence de son propre parti interpelle. Elle apprécie les qualités de la ministre qui lui a succédé – Rima Abdul Malak – tout en regrettant qu'un conseiller n'ayant aucune expérience politique se prive d'une connaissance nécessaire des élus locaux. Toujours loyale au pouvoir qui l'a choisie, elle sait que ce poste ministériel – celui auquel elle a aspiré pendant toute sa carrière politique – sera le dernier car il importe, dans ce job éminemment éjectable de : « savoir, en arrivant, qu'on aura à peu près la même espérance de vie que sur la bande d'arrêt d'urgence de l'autoroute et continuer en inaugurant les réalisations de son prédécesseur et en préparant celles de son successeur ».
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
Commenter  J’apprécie          90



Ont apprécié cette critique (8)voir plus




{* *}