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Critique de Zabouille


Lire l'insoutenable...
Avant de commencer cette lecture, je me suis demandée si j'y arriverai. Une chose est sûre : il faut se sentir bien pour se lancer dans cette histoire.
Rien que le début est déjà saisissant, avec une enfance parsemée d'absences de tendresse, d'un père, d'amour... Que de manquements.
Au-delà de tout ce qui manquera à sa vie, il y aura tout ce dont personne n'aura jamais besoin, un quotidien riche en violences verbales et physiques, d'abus en tout genre.
Valérie Bacot livre ici son histoire, depuis sa non tendre enfance, où dès l'âge de 6 ans, son grand frère Christophe lui inflige un premier sévice. Un premier. Parce qu'ils seront très nombreux. Les suivants. Les pires. Ceux de l'autre. Et des autres.
"Tant que ça reste dans la famille, on ne va pas en faire tout un cinéma..."

Daniel. L'une des conquêtes de sa mère. Qui va rester. Malheureusement. Pour elle, il aurait pu être ce père qu'elle n'a jamais eu. Mais il a été tout le contraire. Ce beau-père s'acharnera sur Valérie, viols, violences et humiliations à répétition. Inimaginables. Et pourtant terriblement réels.
Il deviendra le père de ses quatre enfants, qu'elle aimera de tout son coeur et à qui elle voudra offrir une vie, la plus normale. Il n'en sera rien...
"Je me débrouille, ne pleure pas. Je ne ressens presque plus d'émotions, presque plus rien. J'ai l'habitude de mon malheur."

Daniel deviendra bien malgré elle aussi son mari, puis son proxénète. Comme si elle n'avait d'autre choix que celui d'adopter le nom de son bourreau. Elle le subira, pendant toutes ces années. de pire en pire. de plus en plus pervers. Jusqu'au jour du déclic, pour que tout s'arrête enfin... Elle appuiera sur la gâchette...

C'est si difficile d'écrire sur ce que je viens de lire. Besoin d'un temps pour peser et poser mes émotions. J'ai ressenti cette haine qu'elle ne laisse pas transparaître. Quand elle est passée à l'acte, j'ai eu ce sentiment de soulagement pour elle. Mais même après sa mort, elle le sent toujours présent. Son emprise persiste. Il rôde toujours et encore autour d'elle.
Valérie Bacot nous raconte, ce qu'elle a vécu et encaissé pendant trop longtemps. Son témoignage m'a prise à la gorge. J'ai lu son livre d'une traite, j'étais suspendue aux mots de ses maux. Quel courage ! Comme si elle quittait son corps pour faire abstraction de ses souffrances.
Valérie, je vous souhaite à vous et vos enfants une belle vie sereine que vous méritez amplement. Parce que non, ce n'était pas votre faute...
Ce fut une lecture sans respirations, ou très brèves le temps de lever les yeux de ses pages poignantes.

"La violence physique, à force, on peut s'y accoutumer. Les menaces verbales, les tortures mentales, c'est tout le contraire : elles me désintègrent, me foudroient."

https://littelecture.wordpress.com/2021/10/29/tout-le-monde-savait-de-valerie-bacot/
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