AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de DETHYREPatricia


Je connaissais l'histoire de cette jeune femme de 35 ans jugée en 2021 pour avoir tué son mari qui l'avait violée enfant, mise enceinte, puis tyrannisée avant de la prostituer. Procès dont elle est sortie condamnée certes (4 ans de prison dont 1 ferme) mais libre (car déjà effectué en préventive).

Ce récit écrit avec la collaboration d'une journaliste Clémence de Blasi est édifiant tant le quotidien de cette femme (et de ses enfants) aux côtés d'un pervers narcissique de la plus basse espèce confine à la barbarie.

A longueur de pages, on se dit : "ce n'est pas possible". Et pourtant, la triste réalité est là, confirmée par ses enfants, mais aussi par les proches du mari et d'anciennes relations qui, eux aussi, ont eu à souffrir de sa perversité.

C'est un livre édifiant qui montre bien que l'issue de cette relation ne pouvait être que la mort : soit la mort du pervers ; soit la mort de la femme et de ses enfants. Il est également éclairant à plus d'un titre : il n'est pas aussi simple de "partir". Surtout, lorsqu'on est, depuis l'âge de 12 ans, sous l'emprise physique et psychologique d'un homme qui a tout fait pour que vous deveniez un objet sans volonté ni pensée. Et que l'on a peur pour sa vie et celle de ses enfants.

Il est éclairant aussi sur l'inaction de la police et de la gendarmerie, sur le laxisme des institutions, sur la responsabilité d'une mère qui a laissé faire et même encouragé, sur l'omerta de la famille et du voisinage.

Ce livre devrait être mis entre toutes les mains (des femmes, mais aussi des hommes) pour aider à comprendre qu'il n'est pas normal de vivre une telle relation belle-fille/beau-père (pédophilie), une telle relation de couple. D'ailleurs, elle n'aurait jamais dû être sa femme (cela dépasse clairement l'entendement), mais comme elle le démondre tout au long du livre, on ne lui a jamais donné le choix.

A mettre également entre les mains des institutions (police, juge, services sociaux) pour qu'elles comprennent combien elles ont failli (et continuent hélas de le faire). Il n'est pas normal, dans notre pays, au XXIe siècle de voir perdurer de telles situations qui, bien souvent, conduisent aux féminicides. Il y a là "non assistance à personne en danger".

Valérie Bacot est sur le chemin de la reconstruction, mais là encore, c'est plus facile à dire qu'à faire. Aura t-elle la force de porter cette histoire et la médiatisation qui l'entoure ? Rien n'est moins sûr surtout que même mort, son bourreau continue de la harceler en pensées.

Pour en savoir plus, voir l'article de sa biographe ici :
https://www.le-pays.fr/baudemont-71800/actualites/entretien-avec-clemence-de-blasi-la-biographe-devenue-amie-de-valerie-bacot_13955213/
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}