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Critique de Davjo


Qu'est-ce-ce qui est tellement français ?
C'est cette question qui pousse Jean-Christophe Bailly à partir visiter des lieux, des villes, motivé par la curiosité et l'histoire. On sent l'envie de fixer l'instantané du pays en ramassant dans ses longues phrases visions, sensations du moment présent et évocation du passé.
Ce livre serait une manière de tenir la France entre ses mains. Fixer cet hexagone qui ressemble sur les cartes à une peau de bête écartelée suspendue par ses quatre pattes- un parchemin (p.193) Ses zones de tension, entre la façade océanique, les mers, ses fleuves et montagnes. Il y a un art de la description chez Jean-Christophe Bailly. Il enseigne l'histoire de la formation du paysage à Blois et il est poète. Il cherche le mot juste pour nommer le réel.
Le grand savoir de Bailly débouche parfois sur une impression d'élitisme, on a envie de lui donner du "Maître, ..." pour contester ses phrases. Les digressions méditatives rendent parfois la lecture difficile.
Bref, comme dans tous les grands livres, on traverse des moment d'ennui.
Mais au besoin on saute des pages, des passages, chaque lecteur aura les siens. Comme ça, quand on arrive à un beau chapitre comme Origny-Sainte-Benoîte (p.343) sur les traces de Stevenson, l'usine, une réflexion sur la disparition du peuple, on a le sentiment de le mériter. On se laisser entraîner dans des phrases souples envahies de virgules, son plaisir du mot juste qui exploite toutes les ressources du dictionnaire.
Finalement, ce "livre plus fort que toi" finit par s'adoucir et prendre son sens. Il nous reste en mémoire des images et une mélancolie. le pont du Gard, les cimetières de Verdun (1000 morts par jour, il nous fait réfléchir au nombre), le paysage aperçu du train, la passerelle du Cambodge (près de la Cité Universitaire), les noms des salons de coiffure, ses notations émouvantes sur la ponctuation des bovins sur les pentes, entraînant une réflexion à propos des animaux que nous mangeons sans réfléchir à la dette que nous avons vis-à-vis de ceux que nous abattons. A conseiller aux lecteurs exigeants.
Lien : http://killing-ego.blogspot...
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