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Critique de polarjazz


Je découvre avec bonheur une autre voix de la littérature américaine, celle de la littérature noire. Une couleur qui donne le sel à cette littérature contemporaine de l'autre côté de l'Atlantique. James Baldwin témoigne de ce difficile héritage américain.
Sur Internet, on peut encore se représenter cet homme noir désespéré par le racisme et la violence dans son pays. Il s'est exilé à Paris et c'est en France qu'il a écrit la majorité de son oeuvre, construite sur la différence, l'identité, la sexualité.
« Chroniques d'un enfant du pays » est un recueil d'essais datant de 1955 et édité par les éditions Gallimard pour la traduction française en 2019. L'édition est découpée en trois parties. Elle ouvre sur une approche sociale de la littérature blanche américaine en étudiant le roman « La case de l'oncle Tom ». La morale blanche raciste contre le païen et sauvage. L'héritage du Noir en Amérique est nié. le sentiment décisif de cette conscience du Noir américain anhistorique, James Baldwin le constate à la lecture d' »Un enfant du pays » de son compatriote Richard Wright. On ne peut pas séparer cette conscience de la différence de peau, du climat social du début du XXe siècle aux Etats-Unis où la ségrégation est encore légitime et institutionnelle. Son engagement dans la lutte pour les droits civiques date de son discernement de la citoyenneté de deuxième zone de l'américain noir.
La seconde partie est consacrée au ghetto de Harlem, sa société noire, sa culture, la naissance d'une conscience politique. L'un des essais donne le titre au recueil. James Baldwin évoque son père, sa rage, la religion, sa lucidité sur la condition de ses compatriotes.
La troisième partie retrace son expérience de la vie parisienne. Dans la décennie 50 et les suivantes, les mouvements indépendantistes des colonies africaines secouent la France. L'exploitation montre ici un autre visage. Après la Seconde guerre mondiale les GI noirs américains obtiennent des bourses d'études et nombre d'entre eux s'organise en une communauté d'étudiants à Paris. Même si la réalité s'obstine à instaurer une frontière, une certaine liberté se révèle.
Cette réalité, ce n'est pas le rêve américain. C'est un jeune pays qui a prospéré grâce à l'esclavage. Ce recueil est indubitablement contemporain soixante-dix ans après sa première parution. Les Etats-Unis est un pays difficile. J'ai écrit cette chronique en écoutant Odetta surnommée « la voix du mouvement pour les droits civiques.
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